Anne Tréguer, la toquée, cuisine dans le bus1 |
La journaliste de radio va animer des ateliers culinaires itinérants. Sa recette : mélanger les âges, les gens et les aliments. Un voyage gourmand sur les routes du Finistère-Sud.
Portrait
« C'est un projet qui mijote depuis longtemps. » Journaliste à France Bleue Breizh Izel depuis 19 ans, Anne Tréguer retourne aux fourneaux. Mais pas comme certains l'entendent. « Mon métier me plaît toujours mais j'avais envie de faire autre chose. J'ai suivi une formation en diététique à Rennes et j'ai décidé de créer ma propre entreprise : Toques & bus. L'idée : animer des ateliers de cuisine dans un bus. »
Désormais à temps partiel à la radio, Anne Tréguer donne, en fin de semaine, des cours dans les écoles, les entreprises ou les maisons pour tous. « Je mélange les enfants du centre de loisirs avec les clubs du troisième âge. Vous ne pouvez pas vous imaginer tout ce que les gens racontent en épluchant les légumes : la guerre, l'amour, l'enfance. »
Vies en tranches
Des vies en tranches et des rencontres au goût de l'amitié. « Une petite fille de huit ans nourrie aux nuggets frites qui goûte le potage aux panais mitonné par une mamie du quartier, c'est un grand moment de bonheur. »
Aujourd'hui, Anne Tréguer passe à la vitesse supérieure. Après avoir décroché son permis poids lourds en octobre (« un défi »), elle est en passe d'acquérir un véhicule d'occasion à Quimper-bus (Qub). « Il sera aménagé pour accueillir 6 ou 7 personnes et sillonnera les communes rurales du Sud-Finistère. Pendant les ateliers, il sera statique. Je suis déjà en train de repérer les places de marchés où je peux me garer. »
Les mains dans l'eau de vaisselle mais aussi dans le cambouis, l'animatrice garde les roues sur terre. « J'apprends à manoeuvrer, à vérifier les niveaux, à mettre en route un groupe électrogène. Disons que je suis une cuisinière tout terrain. »
Algues et pois chiches
Quand elle met son tablier, Anne Tréguer concocte des recettes créatives, faciles à apprendre. « Chacune doit être composée de produits de saison bio ou de l'agriculture raisonnée. Elle ne doit pas coûter plus de 2 ou 3 € par personne. Un plat doit être réalisé en moins d'un quart d'heure. »
Au menu, des algues (laitue de mer, kombu, dulse, nori...) mais aussi des pois chiches, lentilles corail ou azukis, aussi riches en protéines que la viande. « Je cuisine également le poisson. Je planche actuellement sur des ateliers couplés avec la visite de la criée d'Audierne ou du Guilvinec. » En toute convivialité et sans aucun esprit de compétition. Toques et bus, c'est l'anti Masterchef.
Poids lourd et pois chiches font recette chez Toques & bus
Cela fait trois ans qu'Anne Tréguer travaille sur le projet Toques & bus. « Le déclic, je l'ai eu lors d'une formation du réseau Entreprendre au féminin. Ce que j'ai appris m'a aidée à lever le pied de la pédale de frein. Une fois que c'est parti... » Aidée d'une architecte d'intérieur, elle réfléchit à l'aménagement intérieur du véhicule. Coffres de rangement, couleurs, ustensiles, tout est pensé. « On ne s'imagine pas toute la place qu'il y a dans un bus, une fois les sièges enlevés. »
Douze mètres de long et 2,5 mètres de large, le véhicule d'occasion qu'elle convoite, a, au compteur, des centaines de milliers de kilomètres. Mais le poids lourd n'a pas fini sa course : une autre vie l'attend, plus légère. En attendant, Anne Tréguer anime des ateliers fixes. Le prochain a lieu demain autour des tartines chez Barabio à Ergué-Gabéric, de 10 h à 12 h 15.
Renseignements au 06 81 80 26 66, contact@toquesetbus.fr ou www.toquesetbus.fr