Polémiques à répétition pour un maire UMP ayant choisi Carla Bruni-Sarkozy pour modèle de statue... |
Il a voulu interdire la fouille des poubelles, choisi Carla Bruni-Sarkozy comme modèle pour une statue: Jacques J.P. Martin, maire UMP de Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne) enchaîne depuis des mois les polémiques picrocholines au retentissement international.
Caméras de télévisions ukrainiennes, article dans la Stampa: l'édile n'en revient pas de voir défiler dans la mairie de sa commune cossue aux portes de Paris, autant de reporters européens.
En cause: une statue en bronze, haute de deux mètres, destinée à orner les façades orangées d'une résidence baptisée "Petite Italie", en construction dans le centre-ville. Censée représenter les ouvrières italiennes qui travaillaient autrefois dans une fabrique locale de plumes, elle a été commandée à l'artiste Elisabeth Cibot.
Mais un an après avoir voté la moitié de son financement (soit 41.000 euros) par la commune, les élus de l'opposition ont vu rouge en réalisant que l'oeuvre aurait pour modèle... la femme du Président de la République.
"C'est un mauvais procès (fait) à moi et à la Première Dame de France. On ne peut pas contester qu'elle a un joli visage", réplique M. Martin.
L'élu assure que depuis la délibération du Conseil municipal, début 2011, le promoteur, la Cogedim, a décidé de déplacer l'oeuvre dans une partie privée. Et que la commune ne déboursera finalement pas un sou.
M. Martin accuse aussi l'opposition d'avoir fait monter la mayonnaise et regrette d'avoir "minimisé l'effet du buzz", qualifié de "moyen de défoulement".
L'opposition peine à croire en l'ingénuité de cet homme de 69 ans, qui s'est engagé dans le RPR après une carrière d'ingénieur chez EDF puis au sein de la filiale française de Kodak.
"C'est un vieux politicien madré, formé à l'école Pasqua", tranche William Geib, conseiller municipal PS : "il savait que cela sortirait sur la place publique".
M. Martin, qui se définit comme un "gaulliste social", avait déjà provoqué un tollé en prenant, en octobre, un arrêté municipal interdisant la fouille des poubelles, sous peine d'une amende de 38 euros.
La décision, dénoncée par la Ligue des droits de l'homme, avait été suspendue par le tribunal administratif de Melun.
"Il y a un effet d'accumulation", souligne Marc Arazi, opposant au Conseil municipal, pour qui le maire "conforte son électorat" de droite avec des mesures comme l'installation de caméras de surveillance.
Michel Gilles, élu divers droite, s'amuse lui "de voir que ce sont des sujets anodins qui font un buzz médiatique, alors qu'on ne parle pas d'autres désaccords qui portent sur plusieurs millions d'euros".
Jacques J.P. Martin est "un bourreau de travail", qui a "50.000 idées à la minute", défend également l'adjointe en charge de la famille, Véronique Delannet.
"On ne tolère pas la réussite de la politique de la mairie", conclut le maire, qui met en avant ses résultats en termes de délinquance et de tourisme.
Et Jacques Martin d'ajouter: "mon plus grand défaut, c'est que je connais très bien Nicolas Sarkozy".