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À Bordeaux, des étudiants précaires remplissent leur frigo pour 3 €

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Les étudiants peuvent récupérer un sac de fruits, légumes, yaourts, boîtes de conserve... © Archives Ouest-France

À l’initiative de l’épicerie solidaire Comptoir Aliénor et avec l’aide de la Banque alimentaire, un camion épicerie se rend deux fois par semaine sur le campus de l’université de Bordeaux. Il permet aux étudiants ayant un reste à vivre de 7 € et moins par jour de bien se nourrir.

« De la viande ! Je ne me souviens même plus quand j’en ai mangé pour la dernière fois ! ». Clément, 23 ans, étudiant en master, fait partie des quelque 3 000 étudiants bordelais vivant en grande précarité. C’est plein d’enthousiasme que ce jeune homme, à l’allure décontractée, repart du camion de l’épicerie itinérante avec deux sacs contenant un total de 5 kg de denrées alimentaires…. de quoi enfin remplir son frigo pour la semaine. Depuis début octobre, à l’initiative de l’épicerie solidaire Comptoir Aliénor et l’aide de la Banque alimentaire, un camion épicerie se rend deux fois par semaine sur le campus de l’université de Bordeaux.

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« Les étudiants qui ont un reste à vivre de 7 € par jour »

« Nous accueillons les étudiants qui ont un reste à vivre - une fois le loyer, les abonnements et les factures payées - inférieur à 210 € par mois, soit 7 € par jour. Moyennant 3 €, ils peuvent bénéficier de 5 kg de nourriture », explique à l’AFP Coline Briatte, étudiante et responsable du Comptoir Aliénor. L’objectif est d’accueillir chaque semaine un total 500 étudiants démunis, 100 dans l’épicerie solidaire de Talence et 400 dans l’épicerie itinérante, 200 le lundi à Pessac et 200 le mardi à Bordeaux. « C’est important d’aller au plus près des étudiants précaires car la plupart travaillent et n’ont pas le temps de se déplacer. Donc, en allant vers eux, on va leur faciliter la tâche », explique Christian Barcos, bénévole à la banque alimentaire et vice-président de l’épicerie itinérante.

Un camion vient, deux fois par semaine, devant l'université de Bordeaux pour aider les étudiants en grande précarité à se nourrir.
Un camion vient, deux fois par semaine, devant l'université de Bordeaux pour aider les étudiants en grande précarité à se nourrir. | GEORGES GOBET/AFP

Selon Coline Briatte, plus de 3 000 étudiants vivent avec moins de 210 € par mois. « Ce chiffre date de 2015. Depuis, il y a eu une baisse des APL (aides au logement) et une hausse des loyers dans l’agglomération bordelaise » qui compte environ 80 000 étudiants, affirme cette bénévole. Pour la première distribution organisée, 40 étudiants se sont pressés autour du camion installé à Pessac, informés de sa présence par des assistantes sociales de l’université, le bouche-à-oreille ou les réseaux sociaux. Ils devront ensuite déposer un dossier afin de voir s’ils sont éligibles ou non à ce nouveau dispositif.

« Le seul plaisir, c’est un cinéma par mois »

« Cela fait du bien de savoir que de temps en temps, on peut avoir des produits frais », lance tout sourire Gabrielle, un sac à dos « archi plein » de légumes, de fruits, de yaourts, de steaks hachés, de pâtes et de boîtes de conserve. Étonnée par de telles quantités, elle se demande comment tout faire rentrer dans son petit frigo dans lequel il ne reste, en ce début de mois, qu'« un filet de dinde, deux tomates et un litre de lait de soja ».« Je n’ai aucune aide de ma famille, je touche 555 € de bourses par mois, et 204 € d’APL et je paie 420 € de loyer par an, une fois les factures payées, j’ai moins de 210 € pour vivre », calcule en un éclair cette étudiante en Master de mathématiques. Comme beaucoup, elle n’a pas renouvelé sa garde-robe depuis des années. « J’ai le choix entre manger ou m’habiller, le seul plaisir que je m’octroie c’est un cinéma par mois, pour évacuer un peu », raconte-t-elle.

C’est avec le sourire qu’elle livre ses astuces pour arriver à se nourrir. « J’achète des steaks vegan meilleurs pour la santé que des steaks hachés premiers prix ». Marie, 19 ans, étudiante en anglais, se nourrit de blancs de dinde et de bananes car « c’est ce qu’il y a de moins cher si on veut des fruits et de la viande ».En attrapant le sac plein de légumes que lui tend un bénévole de la Banque alimentaire, cette brune très réservée laisse échapper, surprise, « tout ça pour moi ! ». Clément, qui se nourrit avec moins de 210 € par mois, compense l’absence de viande en mangeant des œufs et a, depuis longtemps, banni les desserts de ses menus. Cet étudiant, plutôt charpenté, reconnaît un peu gêné qu’il saute régulièrement le déjeuner par souci d’économie.Pour lui comme pour Marie, 19 ans, étudiante en anglais, manger au resto’U pour 3,25 € le repas est un luxe qu’ils ne peuvent pas s’offrir tous les jours.

 
Ouest-France avec AFP   Ouest-France  

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