Maville.com  par  Ouest-France

ANALYSE. Notre-Dame-des-Landes : « Non », et maintenant ?

...
photo le gouvernement a tranché?: ce sera une extension de nantes atlantique, et non l’extension de notre-dame-des-landes. 1

Le gouvernement a tranché?: ce sera une extension de Nantes Atlantique, et non l’extension de Notre-Dame-des-Landes. © Archives Franck Dubray

Le Gouvernement dit non au transfert de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. En conséquence, optimiser Nantes Atlantique ne suffira pas pour solder un demi-siècle de tergiversations. Quant aux terres sauvées de l’urbanisation au nord de Nantes, il faut encore imaginer leur préservation.

Le « non » gouvernemental au transfert de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes semble apporter une solution et pose en même temps bien des questions.

Suffira-t-il d’optimiser Nantes Atlantique pour solder les contentieux et les rancœurs ? La résolution de cette équation aux inconnues multiples ne sera pas aussi simple.

Retrouvez notre direct consacré à l’annonce de l’abandon du transfert.

Projet à réinventer

Se présentent une multitude d’interrogations. À commencer par celle du financement de cette idée de rénover l’aéroport actuel. Car parmi les collectivités qui décident l’aménagement du territoire, aucune ne la soutient. De la Métropole nantaise au conseil régional, nul n’ayant cette option dans son programme, nul n’a prévu a fortiori le premier euro pour la payer. Et on n’imagine pas les élus désavoués par cette décision venue de Paris, enclencher sans ciller un changement de cap. Déjà, parmi ceux qui siègent au syndicat mixte aéroportuaire (SMA) ou en sont proches, une scission se dessine entre deux attitudes : prendre acte de la décision ou user de tous les moyens pour l’infléchir.

Nous voilà donc face à un projet d’optimiser Nantes Atlantique, qui n’existe pas. Reste que l’aéroport existe quant à lui, qu’il fonctionne et que, même en flirtant avec la saturation il est susceptible de dégager le délai nécessaire à un éventuel rebond politique.

Nouveau combat au sud

Car en l’absence d’autres solutions, le choix de ne pas transférer implique la naissance d’un projet d’extension à Bouguenais. Projet qui sera à son tour confronté à l’épreuve de l’enquête publique et induit notamment la révision du plan d’exposition au bruit. Avec à son tour la promesse de recours en justice et de mobilisations. Car à Saint-Aignan ou Rezé, des riverains exposés aux nuisances sont très remontés et n’en resteront pas là. Ni les Nantais opposés au survol de la ville. C’est la lutte qui promet d’être transférée cette fois, du nord vers le sud.

Sous la menace de voir le maire de Saint-Aignan-de-Grandlieu lui remettre les clés de sa commune, la préfecture devra initier des révisions de plan local d’urbanisme (PLU) et de Scott (Schéma de cohérence territoriale). Tous ayant été élaborés en tenant compte de l’arrivée de l’aéroport au nord de Nantes, et de son départ au sud.

Indemniser Vinci

Si ce n’est déjà fait, on va aussi parler argent ou compensation entre l’État et Vinci. Car la multinationale, bordée par un solide contrat pour l’exploitation de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, ne manquera pas d’activer les clauses d’indemnisation dont l’estimation, si elle n’était que financière, reste impossible à chiffrer.

Mais la compensation peut aussi se traduire par d’autres concessions de l’État au groupe qui lorgne sur l’exploitation d’autres structures aéroportuaires, notamment celles d’Aéroports de Paris.

Protéger les terres

Du côté de Notre-Dame-des-Landes, à quelques exceptions près, motivées par des perspectives d’opportunités économiques qui s’évanouissent, c’est au contraire le soulagement.

La communauté de communes Erdre et Gesvres devra certes réviser ses prévisions d’aménagement du territoire et soutenir, avec de moindres moyens, le fonctionnement d’équipements ou de zones d’activités projetées en fonction de l’arrivée de l’aéroport. Mais les terres vont rester agricoles.

Plus simple sur la Zad

Là aussi, il va falloir faire preuve d’imagination pour transformer en promesse l’un des arguments des opposants au transfert. Celui de préserver une zone bocagère unique que rien ne garantit aujourd’hui. Car les petites mares, haies bocagères et autres ruisseaux ne seront toujours pas protégés si les surfaces agricoles restituées sont soumises à un remembrement. Parce qu’elles étaient prévues pour un aéroport, ces terres étaient préservées du processus de regroupement de parcelles dévastateur pour le paysage. Paradoxalement, c’est une protection qui tombe et il convient aux protecteurs de la nature de militer pour en imaginer une autre.

Rien qu’en balayant ces quelques aspects du dossier, on voit que ce « non » au transfert ouvre à son tour un énorme chantier. Mais il permet d’envisager une évacuation de la Zad qui donne plus de chances à une négociation pacifique qu’à l’usage de la force, même si le gouvernement a choisi de se montrer décisif sur les deux tableaux : décider pour l’aéroport et faire respecter le droit partout, même sur une Zad qui n’est plus destinée à accueillir un aéroport..

 
Jean-François MARIVAL.   Ouest-France  

  • merci d'indiquer un nom de film
    merci d'indiquer un titre'
    • Choisir un resto :
    merci d'indiquer un nom de restaurant

    merci de saisir l'adresse du restaurant
    merci de saisir la ville du restaurant

    • Choisir un bar :
    merci d'indiquer un nom de bar

    merci de saisir l'adresse du bar
    merci de saisir la ville du bar

    merci d'indiquer un titre à votre avis
  •  
  • merci d'indiquer un contenu à votre avis
    merci de saisir une note
    L'accueil / la qualité du service
    merci d'indiquer une note pour l'accueil

    L'ambiance / le décor

    merci d'indiquer une note pour l'ambiance

    Le rapport qualité / prix

    merci d'indiquer une note pour le prix
  • Vos données personnelles font l’objet d’un traitement informatique par la société Additi Multimedia, sur le fondement de l'exécution d'un contrat et sont utilisées notamment pour prendre en compte, modérer et répondre à vos commentaires sur les contenus mis en ligne sur le site. Elles seront conservées conformément à notre politique de données personnelles, sauf dispositions légales particulières. Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification, d’opposition, de limitation et de portabilité, en vous adressant directement à pdp@sipa.ouest-france.fr ou par courrier à "Délégué à la Protection des Données Personnelles SIPA Additi Multimedia - ZI Rennes Sud-Est,– 10 rue du Breil – 35051 Rennes cedex 9". Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès de la CNIL. En savoir plus
Retour en haut