Maville.com  par  Ouest-France

COMMENTAIRE. Emmanuel Macron garde le cap mais promet de changer de méthode

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photo emmanuel macron, le 25 avril lors de sa conférence de presse à l'élysée. 1

Emmanuel Macron, le 25 avril lors de sa conférence de presse à l'Élysée. © LUDOVIC MARIN - AFP

Ce jeudi 25 avril, lors d’une grande conférence de presse à l’Élysée, Emmanuel Macron a réaffirmé son cap : « réussir pour le pays » et restaurer la confiance perdue. Le président a toutefois regretté d’avoir « donné » le « sentiment » d’être « dur » et « parfois injuste » avec les Français, promettant de changer de méthode pour la suite de son quinquennat.

L’annulation de son allocution, prévue le soir de l’incendie de Notre-Dame, s’imposait. Que le contenu de ladite allocution ait largement « fuité » dans la presse dès le lendemain l’a mis au pied du mur. Comment s’adresser à la nation, dix jours après, sans donner l’impression de resservir des mesures déjà largement éventées ? Qu’apporter de nouveau, comment surprendre, sans laisser penser qu’il aurait bricolé sa copie en urgence, en dévalorisant ainsi, de fait, l’importance desdites mesures ?

« Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait », a écrit Mark Twain. Apparemment, le président de la République ignorait qu’il ne pouvait pas réussir cette mission impossible. Et il l’a réussie. La formule choisie (une allocution suivie d’une conférence de presse, en direct de l’Élysée) l’a beaucoup aidé. En s’adressant à un parterre face à lui, et non via un message enregistré seul, face caméra, il a trouvé un ton bien plus juste que celui de la courte - et très mauvaise - allocution télévisée du mardi 16 avril. Il a moins surjoué, donnant une tournure plus sincère à son propos, presque sans abuser d’expressions qui sonnent creux (à condition d’oublier « l’art particulier d’être Français », ou « nous sommes tous les enfants des Lumières »…). Mais c’est surtout dans la phase de questions-réponses qui a suivi qu’il a été bon.

Très à l’aise dans l’exercice, il n’élude aucune question, reconnaît des erreurs, se confie sur certaines fragilités : « Je ne crois pas avoir été sourd […] Je pense que la colère qui s’est exprimée est le fruit d’une méthode qui n’était pas la bonne, et d’un manque d’humanité dont je prends ma part de responsabilité », admet-il. Il se livre en somme tout en réaffirmant ses convictions, le cap qu’il entend suivre.

Il dit qu’il a entendu la colère, reconnaît une part de légitimité aux Gilets jaunes et leur popularité initiale tout en dénonçant la radicalisation progressive du mouvement - « Je ne veux pas que les dérives de quelques-uns occultent les justes revendications portées à l’origine de ce mouvement et profondément soutenues ». Rappelle qu’il a donné une première réponse dès le 10 décembre, en donnant « plus de pouvoir d’achat », et que c’est lui qui a « voulu » le Grand débat, dans lequel il s’est « personnellement engagé ».

Restaurer la confiance perdue

Qu’en a-t-il retenu ? « J’ai moi-même beaucoup appris de notre pays, aux côtés des maires », dit le Président. Il a perçu un « profond sentiment d’injustice, fiscale, territoriale, sociale », un sentiment « d’abandon » aussi, un « manque de considération » et un « manque de confiance dans les élites », au premier rang desquelles il se place lui-même. « C’est difficile de construire quelque chose lorsque la confiance n’est pas rétablie à l’égard de ceux qui décident », pointe Emmanuel Macron dans les premières minutes de son discours.

Tout l’enjeu est là. Aux différents points qu’il soulève correspondent une série de mesures, dont l’essentiel était connu depuis la semaine dernière. Pas de surprises, quelques nouveautés ou précisions, mais c’est peu ou prou ce que l’on savait déjà. Mais ça passe. Parce qu’il a trouvé le ton juste. Ce n’est pas l’Emmanuel Macron qui tient à démontrer qu’il maîtrise parfaitement toutes les questions et cherche à faire démonstration de son talent, comme s’il passait à nouveau le grand oral de l’Ena. Il n’en fait pas trop ni ne cherche à nouer de fausses complicités pas plus qu’à provoquer ni à moucher des interlocuteurs aux questions qui lui déplaisent.

À la sortie, la tentation est grande de le prendre au mot. De croire qu’il va vraiment adopter « de nouvelle manière de bâtir des décisions, de [se] déplacer, de faire ». Qu’il regrette vraiment « très profondément » ses petites phrases, sorties de leur contexte pour certaines, et qui ne « disaient pas ce que je suis vraiment ». Qu’il ne pense vraiment pas à sa réélection mais cherche avant tout « à réussir pour le pays ». Qu’il va enfin s’appuyer sur les élus de terrain, les partenaires sociaux, les corps intermédiaires pour y arriver. Dont les journalistes, auxquels il promet qu’il y aura d’autres conférences de presse comme celle de ce jour : « Nous n’attendrons pas deux ans » pour la prochaine, promet-il…

Pourquoi pas. Il n’a, en vérité, pas grand choix. Pour mener son quinquennat à bien, et le réussir, il lui faut impérativement restaurer cette fameuse confiance perdue. Elle est tombée si bas que les Français ne se piqueront pas de mots. S’il veut la reconquérir, le Président va devoir montrer qu’il a effectivement changé. Tenir toutes ses nouvelles promesses. Et s’interdire tout nouveau couac ou faux pas. Parce que plus rien ne lui sera pardonné.

 
Stéphane VERNAY.   Ouest-France  

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