En France, un tiers des ponts entretenus par l’État ont besoin d’être réparés1 |
Après l’effondrement mardi d’un viaduc à Gênes qui a fait au moins 39 morts, l’inquiétude sur la fiabilité des ponts croît en France. Un rapport accablant, commandé par le gouvernement, précise qu’un pont sur trois, des structures entretenus par l’État, aurait besoin de réparations. De même, l'état des chaussées se dégrade d'année en année.
Au lendemain de l’effondrement d’un viaduc à Gênes, faisant au moins 39 morts, un rapport sur l’état des ponts en France inquiète. Sur les 12 000 ponts que compte le réseau routier non concédé à des sociétés privées, 30 %, soit 4 000 ponts auraient besoin d’être réparés. Pire. 7 % d’entre eux présentent même un « risque d’effondrement » à terme, indique l’audit commandé par le gouvernement français.
La dégradation des chaussées et des ouvrages d’art est jugée « préoccupante » par le rapport, réalisé par Nibuxs et IMDM, deux sociétés de conseil spécialisées dans les infrastructures. Ce rapport qualifie de « vieillissant et dégradé » le réseau routier français géré par l’État.
Un pont réparé en moyenne tous les 22 ans
D’autant plus préoccupant qu’en moyenne, un pont « n’est réparé que 22 ans après l’apparition des premières dégradations » relève le document.
Si rien n’est fait, en 2037, 62 % des chaussées seront « très dégradées », souligne le document, qui a été demandé par le gouvernement pour l’aider à préparer le budget de la programmation des infrastructures.
Voici l'évolution de l'état des chaussées de 2007 à 2016 :
Plus globalement, le rapport indique que 17 % des routes nationales étaient gravement endommagées en métropole en 2016, contre 14 % dix ans plus tôt, soit 2 040 kilomètres au total.
Voici l'état des chaussées du réseau national non concédé, sur l'année 2016 :
À l’origine des dégradations, les hivers rigoureux et les intempéries, qui provoquent l’arrachement des couches superficielles des routes, et un trafic élevé avec des pointes de trafic supérieures à 30 000 véhicules par jour sur certaines portions.
« Si les voies ne sont pas réparées à temps, l’eau s’infiltre et attaque la structure de la chaussée » indique le texte.
800 millions d’euros pour l’entretien du réseau en 2017
Le document estime à 1,3 milliard d’euros en moyenne par an les dépenses annuelles à prévoir pour l’entretien et la remise en état du réseau. Cette année, le budget prévoyait 800 millions d’euros, soit 100 millions de plus qu’en 2017.
Pour Christian Tridon, président du Syndicat des entrepreneurs spécialistes de travaux de réparation et de renforcement de structures, les financements manquent pour assurer un suivi régulier de l’ensemble des ponts et viaducs français. « Il faut que la décentralisation s’accompagne d’une continuité des financements. Sans quoi, nous aurons de plus en plus d’incidents… », prévient-il dans un entretien à Ouest-France.
« L’entretien, c’est notre priorité, ça se traduit dès le budget 2018 et ça se traduira pendant plusieurs années », a assuré la ministre Elisabeth Borne mercredi sur France Info. La ministre était interrogée après le brutal effondrement d’un pont autoroutier à Gênes, en Italie, qui a causé la mort d’au moins 39 personnes mardi.
La ministre a rappelé sa volonté de présenter « à la rentrée » une loi de programmation des infrastructures.Le rapport d’audit n’a pas été rendu public, mais une synthèse a été mise en ligne sur le site du ministère de la Transition écologique, qui chapeaute les Transports.
Les routes de france sont parmi les premières en Europe . Il n'y a qu à voyager en Europe pour voir l'état des routes des autres pays européens . Ce rapport n'est qu un prétexte pour augmenter .nos impôts .