Hong Kong. La Chine est prête à intervenir militairement pour réprimer les manifestants... |
Après deux mois de contestation, l’armée chinoise est aux portes de Shenzhen, à la frontière hongkongaise. Selon le quotidien du pouvoir chinois, Global Times, Pékin a clairement les moyens d’une intervention militaire et agira si « Hong Kong ne rétablit pas l’État de droit ».
La Chine est à même d’intervenir avec efficacité pour réprimer les manifestations à Hong Kong, met en garde le quotidien Global Times contrôlé par le pouvoir central chinois dans son édition de vendredi.
« Pékin n’a pas encore décidé d’intervenir énergiquement pour réprimer les émeutes de Hong Kong, mais cette option est clairement à sa disposition », écrit le tabloïd nationaliste publié par le Quotidien du Peuple, l’organe officiel du Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir à Pékin, dans un éditorial.
Une centaine de véhicules militaires, dont des blindés, ont été vus jeudi aux abords d’un stade de Shenzhen tandis que des paramilitaires de la Police armée du peuple (PAP) s’exerçaient aux techniques de contrôle des foules.
« La Police armée du peuple qui se réunit à Shenzhen a clairement averti les émeutiers de Hong Kong », écrit le journal, faisant référence à ces exercices.
Pas de répétition de Tiananmen
« Si Hong Kong ne peut pas rétablir l’État de droit seul et que les émeutes s’intensifient, il sera alors impératif que le gouvernement central agisse directement sur la base de la Loi fondamentale ».
La loi fondamentale de la région administrative spéciale de Hong Kong sert de constitution à l’ancienne colonie britannique depuis sa rétrocession à la Chine le 1er juillet 1997.
Les États-Unis ont mis en garde Pékin contre une répression des manifestants. La Chine a accusé les États-Unis d’ingérence.
La situation à Hong Kong, poursuit le tabloïd publié en chinois et en anglais, « ne sera pas une répétition de l’incident politique du 4 juin en 1989 », allusion à la répression militaire sanglante des manifestations en faveur de la démocratie il y a 30 ans place Tiananmen dans la capitale chinoise.
« Washington ne sera pas en mesure d’intimider la Chine en utilisant les troubles d’il y a 30 ans. La Chine est beaucoup plus forte et plus mûre, et sa capacité à gérer des situations complexes a été considérablement améliorée », écrit le Global Times.
Nouvelles manifestations prévues
Malgré la menace d’intervention de la Chine, Hong Kong se prépare à de nouvelles protestations pour le week-end. Le Front civique des droits de l’homme, qui a organisé des défilés rassemblant un million de personnes en juin, a prévu une nouvelle manifestation pour dimanche.
L’ambassadeur de Chine au Royaume-Uni a fait savoir que la Chine pourrait utiliser son pouvoir pour mettre fin au mouvement en cas de détérioration de la situation. Il a repris les termes utilisés par Pékin comparant les manifestants à des terroristes.
« Le gouvernement central ne restera pas les bras croisés à ne rien faire », a déclaré Liu Xiaoming à la presse.
« Nous avons suffisamment de solutions et suffisamment de pouvoir dans les limites de la Loi fondamentale pour réprimer des troubles rapidement », a-t-il ajouté.