Soupçons de financement libyen. Nicolas Sarkozy va faire appel de son contrôle judiciaire... |
Maître Thierry Herzog, l'avocat de Nicolas Sarkozy annonce ce vendredi matin qu'il va faire appel du contrôle judiciaire de l'ancien président. Ce dernier a été mis en examen pour « corruption passive », « financement illégal de campagne électorale » et « recel de détournement de fonds publics libyens » dans cette enquête ouverte en 2013.
Maître Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy, a annoncé ce vendredi matin sur RTL qu'il comptait faire appel du contrôle judiciaire prononcé à l'encontre de l'ancien président.
« Il y en France un double degré de juridiction. On a le droit de faire appel. Je ferai appel de ce contrôle judiciaire et on verra ce que la chambre de l'instruction de Paris dira », a déclaré Me Herzog.
"Je vais faire appel du contrôle judiciaire de Nicolas Sarkozy", son avocat Maître Thierry Herzog invité de #RTLMatin avec @EliMartichoux pic.twitter.com/FL0ggQ3Cwx
— RTL France (@RTLFrance) 23 mars 2018
Après plus de 24 heures de garde à vue, Nicolas Sarkozy, qui avait demandé à être placé sous le statut de témoin assisté, a été mis en examen mercredi soir, dans le cadre de l'affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, pour « corruption passive », « financement illégal de campagne électorale » et « recel de détournement de fonds publics libyens ». L'ancien président dément toutes les accusations dont il fait l'objet.
Dans le cadre de son contrôle judiciaire - une première pour un ex-chef de l'Etat sous la Ve République - Nicolas Sarkozy n'a pas le droit de rencontrer neuf protagonistes de cette affaire dont deux très proches, ses anciens ministres Claude Guéant et Brice Hortefeux. Il ne peut non plus se rendre en Libye, en Egypte, en Tunisie et en Afrique du Sud, selon une source proche du dossier.
« Chronique » d'une mise en examen
Cette mise en examen a marqué une vraie accélération dans cette affaire instruite par des magistrats du pôle financier depuis près de cinq ans.
Selon l'avocat, le fait d'avoir convoqué M. Sarkozy pour une garde à vue, c'était « la chronique d'une mise en examen qui était annoncée ».
Il a rappelé que son client avait déjà par le passé été mis en examen avant de bénéficier d'un non-lieu, dans l'affaire Bettencourt. « Il en sera de même dans cette affaire », a-t-il martelé.
Thierry Herzog a précisé que l'ex-président avait été soumis, au cours de sa garde à vue, à « plus de 200 questions » et qu'il avait « répondu à toutes les questions ».
Jeudi soir, sur le plateau du journal télévisé de TF1, Nicolas Sarkozy s'est défendu avec vigueur, promettant de « faire triompher (son) honneur », victime de « l'ignominie » de la « bande de Kadhafi » et de Mediapart, qui avait publié en 2012 un document libyen accréditant un financement d'environ 50 millions d'euros.