TÉMOIGNAGE. L’endométriose, la maladie qui prive Morgane de sa liberté de femme1 |
Morgane Tanné souffre d’une endométriose sévère. Âgée de 29 ans, la jeune femme veut parler librement de sa maladie qui touche une à deux femmes sur dix en France. Pays où la pathologie est encore peu connue.
Pour rencontrer Morgane Tanné, il faut se rendre à son domicile, dans le quartier Saint-Jacques-Nazareth, à Angers. Depuis le mois de novembre, la jeune femme, âgée de 29 ans, ne peut plus sortir de chez elle. « Même pas pour faire mes courses », précise-t-elle. Ses amis, elle ne les voit plus. Ses seuls déplacements, c’est en béquilles, « chez mon gynécologue ou pour mes IRM », raconte-t-elle.
Morgane souffre d’une endométriose sévère. Cette maladie chronique, essentiellement féminine, agit de manière aléatoire dans le milieu utérin. Pendant la période des règles, la muqueuse utérine (aussi appelé l’endomètre) ne s’évacue pas correctement. Une partie du sang s’écoule à l’intérieur du corps. L’endomètre peut alors se fixer sur d’autres organes. L’endométriose peut être à l’origine de kyste, de nodule et de problème d’infertilité.
Un kyste ovarien de 17 cm
La pathologie de Morgane touche à la fois son utérus, son vagin et son rectum. « J’en suis au stade IV. J’ai un nodule dans le rectum et six kystes ovariens. » Son regard se dirige vers son ventre. Il est gonflé. L’un de ses kystes fait 17 cm, soit la taille d’une petite balle de plage. « J’en ai un autre qui fait 9 cm. Ils sont tous en train d’écraser les organes de mon abdomen. »
C’est par hasard que la Brestoise d’origine découvre cette maladie. « J’avais 23 ans à l’époque. Je discutais avec une amie des moyens de contraception. J’ai voulu passer de la pilule au stérilet en cuivre. J’ai alors consulté une gynécologue. Elle m’a demandé si j’avais des règles douloureuses. Naturellement, j’ai répondu oui. J’étais habituée à souffrir pendant ma période menstruelle. » La gynécologue la soumet à des tests avant de poser un stérilet. Le résultat tombe. C’est l’endométriose. « Je ne savais même pas que cette maladie existait. »
Morgane a commencé à ressentir des douleurs à l’âge de 14 ans. Neuf années se sont donc écoulées avant qu’elle sache pourquoi. La jeune femme est colère. « Quand une fille se déplace chez son médecin pour des règles douloureuses, il faut l’écouter. Pas lui faire comprendre que ses douleurs sont dans sa tête. Moi, mon médecin traitant ne m’avait jamais parlé d’endométriose », s’indigne-t-elle.
Privée de sa liberté de choisir
Pour supporter la douleur, Morgane prend de la morphine et des anti-inflammatoires tous les jours. « Je suis en stand-by », se résigne-t-elle pour résumer sa vie. Outre ses douleurs au quotidien, sa maladie lui prive de sa liberté de choisir. « Avec mon compagnon, on ne peut pas envisager notre futur pour l’instant. »
Les enfants ? Oui elle en veut. Morgane sait que la pathologie cause des problèmes d’infertilité mais ne veut pas trop y songer. Elle réfléchit, son regard se perd dans ses pensées. Les larmes coulent le long de son visage. Non. Elle ne peut pas encore mettre de mots sur cette éventualité.
« Mais vous savez, c’est pareil pour ma sexualité, rebondit-elle. Mes rapports sont devenus douloureux. C’est compliqué à vivre. Je reste une femme malgré mon endométriose. J’ai toujours une libido. Toujours du désir. »
Une opération pour récupérer sa vie
Morgane n’est concentrée que sur un seul objectif : son opération, le 7 octobre. La jeune femme va subir une « exérèse complète conservant les organes ». Explications : « On va enlever mes kystes et mon nodule, mais, on préserve mon utérus et mes ovaires. C’est aussi complexe qu’une chirurgie de cancer. » Pour son opération, l’Angevine a choisi une clinique à Zürich, en Suisse. Là-bas, elle sera entre les mains d’un spécialiste de la neuropelvéologie ( chirurgie de précision des nerfs du petit bassin). « Ce qui me plaît, c’est qu’il pense différemment la maladie qu’en France. »
28 000 €, c’est le montant de l’opération de Morgane. « La France reste le seul pays européen à ne pas prendre en charge les opérations de ce spécialiste en Suisse », s’étonne la jeune femme. Pour rembourser son opération coûteuse, elle a lancé une cagnotte Leetchi « Mon endométriose, notre combat » .
Morgane refuse les traitements qu’on lui propose en France. « J’ai le choix entre les hormones ou à la ménopause artificielle. Ce n’est pas ce que je veux. » Impatiente, la jeune femme attend ce mois d’octobre synonyme d’espoir. « J’ai hâte de récupérer ma vie. »
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