Football. Le supporter éborgné à Reims accuse les policiers d’avoir voulu « se faire les Bastiais »... |
En 2016, le supporter corse Maxime Beux perdait son œil gauche après un coup de matraque d’un policier. Durant le procès de l’ancien de la BAC jugé pour avoir éborgné le supporter après un match à Reims, le blessé accuse la police d’avoir voulu « se faire les Bastiais ».
Au procès d’un ancien de la BAC jugé pour avoir éborgné un supporter corse après un match à Reims en 2016, ce dernier accuse la police d’avoir voulu « se faire les Bastiais ». À la barre des Assises de la Marne, Maxime Beux, qui a perdu son œil gauche, chemise blanche et cheveux ras, se passe régulièrement la main sur le crâne.
Interdit de stade en 2014 et 2017
Une hostilité du groupe d’ultras corses, pointée la veille par un témoin policier ? « Il y a des invectives qui partent de part et d’autre, et d’autres insultes anti-français » mais « de là à dire qu’il y a eu un déferlement de haine anti français… » « Il n’est pas exclu que j’ai tenu des propos que je n’aurais pas dû », finit par déclarer le jeune homme de bientôt 29 ans, poussé par l’avocat général Matthieu Bourrette.
À l’époque étudiant en management à Corte, il avait été interdit de stade en 2014 pour un jet de bouteille sur un CRS. Il le sera à nouveau en 2017, pour avoir participé à une descente de supporters bastiais sur la pelouse lors d’un match avec Lyon. Mais « je ne me suis jamais senti comme étant un ultra », assure-t-il.
« Suivies, toisées, provoquées »
Après le match, le groupe se rend dans le centre de Reims au lieu de repartir par le bus, pour dit-il, aller boire un verre. « On a été suivis de très, très près. Les policiers de la BAC, fenêtres ouvertes, font sentir leur présence, c’était palpable », se souvient-il.
« À un moment, on se scinde en petits groupes parce que des personnes en ont marre d’être suivies, toisées, provoquées », ajoute-t-il. Pour lui, les policiers « voulaient se faire les Bastiais comme il faut ». La même version que celle avancée la veille par un de ses amis, militant nationaliste corse.
Verdict vendredi
La présidente lui rappelle que des véhicules policiers ont été visés par une fusée. « Très regrettable », concède M. Beux. Il évoque « une douleur absolument indescriptible » au moment du coup, porté par une matraque télescopique, décrit les soins quotidiens nécessités par sa prothèse.
Et déplore que « pendant deux ans », la « version officielle corroborée par le préfet de la Marne et Bernard Cazeneuve », alors ministre de l’Intérieur, ait imputé la blessure à une chute sur un poteau. Il espère qu’on lui « rende justice », mais dit ne « rien » attendre de l’accusé.
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Désormais policier dans un commissariat à Reims, ce dernier a contesté à l’ouverture du procès mardi les « violences volontaires », répétant avoir agi de manière proportionnée, obéissant à des ordres. Le verdict est attendu vendredi.