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Formule 1. Yannick Dalmas : "Différent de ce que je fais en WEC"

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Yannick Dalmas travaille auprès de la FIA, en WEC, principalement, mais aussi en F1. © FIA WEC

Yannick Dalmas est probablement l’un des palmarès les plus riches du sport automobile français. Discret, sérieux, travailleur, le Toulonnais est désormais impliqué avec la FIA dans l’organisation des courses, en tant que conseiller. Après Le Mans la semaine dernière, il officie ce week-end pour la Formule 1. Un grand écart, comme un défi.

Conseiller auprès de la FIA, Yannick Dalmas officie ce week-end auprès de la direction de la Formule 1. L’ancien pilote de F1, quatre fois vainqueur aux 24 Heures du Mans, avec quatre marques différentes, explique son nouveau rôle, et se souvient également, avec beaucoup d’humilité, de sa carrière de pilote.

Yannick Dalmas, vous êtes avec Henri Pescarolo, le pilote français qui compte le plus de victoires au Mans, mais êtes-vous le seul à avoir gagné avec quatre marques différentes ?

C’est vrai que je suis le seul à l’avoir fait. Mais ce n’était pas voulu. C’est parce que les programmes se terminaient. J’ai vécu l’aventure Peugeot, après avoir arrêté la F1, en 1991. J'étais avec Jean Todt, j’ai beaucoup appris de lui, sur le travail, les relations humaines. Cela s’est terminé par une victoire au Mans, la première, en 1993. Ensuite, j’ai roulé chez Dauer-Porsche, avec un peu moins de moyens. Et on a gagné, en 1994. Ensuite, j’ai roulé chez McLaren… Il y avait Murray, Letho… On a beaucoup travaillé sur la voiture, et puis, pendant la course, c’était l’enfer. Il a PLU 19 h sur les 24 heures de course. On était tendu, on se faisait trois ou quatre frayeurs à chaque tour. Mais ça a nivelé les performances avec les prototypes, et on a gagné, c’était en 1995. Et BMW en 1999.

Avec la McLaren, vous disiez être tendu à chaque tour. N’était-ce pas compliqué, physiquement, de courir dans ces conditions ?

On fait ce métier, pour mon cas, ça a été avant quand je faisais de la moto, et dans la préparation, on vit avec ça. Tous les jours, on a un entraînement physique, mental. On va dire que c’est coutumier. Donc votre corps, votre tête, vos yeux, vos oreilles, vos réflexes sont habitués, entraînés, ils sont aiguisés. C’est pour cela que lorsqu’un pilote coupe quelques semaines, quelques mois, il a tout ceci en boîte noire, en mémoire. Et il suffit d’un peu de temps, d’entraînement, pour pouvoir tout reseté. C’est en sommeil. C’est deux jours… non. C’est plusieurs semaines, plusieurs mois. Pour cela, il faut rerouler avec la voiture. Après, il y a le physique, le mental, qui vient avec. On s’habitue, mais c’est un travail.

Cette préparation physique, physiologique, vous y prêtiez attention, quand vous pilotiez ?

Dans toute ma carrière, ça a été la clé. Je montais dans la voiture, j’en descendais, j’étais vraiment affûté, vraiment. Ça m’est venu de par l’éducation de mon père, quand je faisais de la moto. Que ce soit par la pluie, le froid, le chaud, c’était des entraînements presque quotidiens. Il y avait beaucoup d’entraînements, c’était sérieux. Et cette éducation, je l’ai prolongée en auto.

Être affûté de cette façon, cela a joué, quand vous êtes passé en Endurance, en 1991 ?

Je ne sais pas. Dans ma génération, il y avait déjà beaucoup de professionnels. Ceux qui étaient en haut de la hiérarchie, sans pour autant prendre la grosse tête, ils étaient affûtés. On ne peut pas se permettre de ne pas être au point à ce niveau.

Si un jour vous avez une opportunité de rouler dans un top team, il ne faut pas la rater. Vous pouvez être malade, une fois, mais vous n’avez pas le droit de faillir par une faiblesse physique ou un manque d’entraînement. Un pilote moderne, aujourd’hui, il n’a pas de problèmes.

Si un jour, vous rentrez dans une top équipe, vous n’avez pas d’excuses. Il ne faut pas en chercher. Les « j’ai mal dormi », « je n’ai pas ci, je n’ai pas ça », tu ne peux pas. Tu te tais, et tu bosses le mieux possible. C’est comme cela que l’on m’a éduqué.

Et c’est comme cela que je le fais aussi aujourd’hui avec le WEC, en driver advisor. Il faut accepter ce rôle, on travaille dans l’ombre, et quelques fois, on est dans la lumière. Ceux qui sont mis en évidence, ce sont les pilotes. C’est eux qui sont dans la lumière.

Quel est-ce que ce poste de média advisor, que vous avez en WEC ?

Nous, on est l’organisation. On a des postes clés, mais on n’est pas là pour fanfaronner. Je travaille dans l’ombre du directeur de course, en WEC, on est au même niveau que les stewards, on donne notre avis, on amène notre expertise, sur les accidents en piste.

Ce sera le même rôle, ce week-end, en Formule 1 ?

Pour moi, le Grand Prix de France en tant que conseiller, c’est une première. Je remercie la FFSA, le circuit, la FIA d’avoir poussé dans ce sens. Je vais essayer, c’est un peu différent de ce que je fais par rapport au WEC.

Dans le WEC, je suis plus dans l’action. Dans la mesure où je fais les inspections du circuit, des simulations de safety car, et de leading car, avec le marshalling system. Ce petit display que l’on peut voir dans les voitures, avec les slows zones, les drapeaux jaunes. Donc on a pas mal de roulages en piste. Moi, j’aime bien rouler entre les séances, pour voir s’il n’y a pas de dégradation, de la gomme, vérifier l’adhérence, comprendre ce dont les pilotes se plaignent, et je le rapporte aux commissaires, bien entendu.

Je m’occupe aussi des extractions avec les équipes médicales. Depuis six ans on a mis ça au point avec les médecins délégués. Je fais le cobaye en fait. Et des petites choses ont profité au système, et avec les équipes on a fait évoluer les choses. Quand on contribue à cette part de positif, c’est bon. Le reste du temps, par rapport à la Formule 1, cela se fait près du directeur de course, pendant la course.

En Formule 1, vous allez donc être plus posé ?

Là, je vais être avec les stewards. Nous avons une pièce à part, avec toutes les informations télémétriques, vidéo, donc on ne bouge pas. Du départ jusqu’à la fin, ça se passe là. La grosse différence, c’est, selon les actions que le temps de réaction soit très très court. En Endurance, on a six heures ou 24 heures, donc on a plus de temps. Là, c’est une heure et demie ! Ce sont de nouvelles personnes, ou des personnes que je connais bien et donc, on prend plaisir à se revoir, mais on n’est pas en vacances, même si on est dans un environnement agréable pour faire du bon travail.

Comme en WEC, je fais l’inspection du circuit, j’ai demandé à Charlie Whiting (directeur de course de la F1) si je pouvais l’accompagner. J’ai fait deux tours avec lui, j’ai vu deux-trois petites choses, mais j’aime bien. J’aime bien parce que ça me permet de voir la piste quand on roule, comment elle est, de voir son état, et corroborer avec les remontés d’informations des pilotes.

Quel est votre point de vue, sur ce circuit du Castellet ?

Ce circuit est superbe, l’environnement est impressionnant, avec les couleurs. Mais, selon moi, on manque un peu de repères visuels sur cette piste. Pour les pilotes, ce pourrait être mieux pour canaliser un peu plus les points de freinages, des petits marquages, pour faciliter les repères. Après, au niveau du cerveau, ils sont tous affûtés. C’est pour plus de confort. Mais ça va être très beau.

Quel est votre point de vue sur cette génération de pilote français, en F1. Êtes-vous surpris de leur approche, leur niveau de maturité ?

Non, je ne suis pas surpris. Avant, on le voyait moins, ce n’était pas tout le temps comme ça. Mais là, on a une génération qui ne veut pas passer à côté de ces opportunités. Ça démontre leur maturité. Aujourd’hui, la médiatisation, les réseaux sociaux, ça va tellement vite… Vous pouvez être aussi vite dans l’ombre que dans la lumière. La sanction elle est dure, dans le bon comme dans le mauvais.

En regardant nos pilotes, Romain, Pierre, Esteban… Ils ont l’air d’être bien. Dans leurs comportements, d’un regard de pilote, on le ressent. Pour Charles, ce que je vois, c’est qu’il est sérieux, bien entouré…

Ils savent aussi manier l’humour par rapport à leur métier.

Il le faut ! C’est bien d’être sérieux, de travailler, mais il faut aussi avoir un peu d’humour, un peu de détachement sur ce que l’on fait, pour avancer. Ça fait preuve de clairvoyance, et c’est beau.

Que pensez-vous de ce retour de la F1 en France, au Castellet ?

Il y a eu un travail souterrain de tractation, politique, économique… Le circuit, Christian Estrosi, ils ont été beaucoup à travailler. C’est super. Que le Grand Prix revienne en France, c’est superbe. Ici, d’autant plus, sur un circuit qui a une histoire. C’est beau, il va y avoir des milliers de téléspectateurs, sans oublier les pilotes… En France, on n’aime pas montrer que l’on est heureux. Mais c’est bien d’exprimer de dire que quelque chose est belle, forte.

J’ai connu le circuit pendant les Grand Prix de Formule 1, en Formule Renault, en Formule 3… Bref, je connais bien le circuit avec les grillages, le bac à gravier… Maintenant, il a bien changé. C’est une première, il ne faut pas l’oublier. Il faut aussi penser que cela fait travailler une région, et ils seront attendus au tournant, c’est sûr.

Vous qui avez piloté sur ce circuit, en F1, quel y est votre meilleur souvenir ?

Je n’en ai pas fait beaucoup. Le dernier, c’est 1990 avec AGS. On était chez nous, avec une petite pression. On avait eu quelques soucis techniques, mais ce n’était pas le plus important. On avait encore plus envie de faire quelque chose, en France que partout ailleurs. La motivation est partout la même, mais en France, on a les amis, les sponsors, la famille… Il y a cette dynamique derrière vous, qui vous apporte un plus, ça rajoute un peu de pression pour bien figurer, mais c’est aussi beaucoup de bonheur.

 
Guillaume Nédélec   Ouest-France  

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