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Ils courent, ils courent les Français : voici les chiffres fous de la pratique du running... |

Sur le port du Rosmeur à Douarnenez (Photo d’illustration). © Ouest-France
12,4 millions de Français courent, dont 8 millions au moins une fois par semaine. Évolution des footing, inscriptions à des épreuves, tarifs des équipements, pratique féminine… À la veille du marathon de Paris, le 13 avril 2025, le 7e Observatoire du running, réalisé par Union Sport & Cycle, dévoile les secrets de la course à pied en France.
Les Français aiment chausser leurs baskets. La course à pied - running, footing, jogging, comme vous préférez - et le trail cartonnent. C’est ce que montre le 7e Observatoire du running dévoilé par Union Sport & Cycle (USC, la première organisation professionnelle des entreprises du sport, des loisirs, du cycle et de la mobilité active), vendredi 11 avril 2025, deux jours avant l’épreuve la plus courue de France : le Schneider Electric marathon de Paris (voire méthodologie en bas d’article).
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Si le nombre de coureurs en France n’a pas changé par rapport à 2023 avec 12,4 millions de personnes (52 % d’hommes et 48% de femmes) chaussant leurs baskets au moins plusieurs fois dans l’année (dont 8 millions au moins une fois par semaine), « il s’impose comme une discipline française de masse depuis 2022 », analyse Virgile Caillet, délégué général de USC.
Et tous les indicateurs progressent : fréquence de pratique accrue, record de participation à des courses, paniers moyens… Après Le Parisien et France Info, Ouest-France a pu consulter les résultats de cette enquête, dont voici les cinq principaux enseignements.
1. De plus en plus souvent
66 % des coureurs pratiquent au moins trois fois par semaine contre 58 % en 2023. Cette pratique intensive reste très marquée par le genre : 68 % des hommes courent à trois reprises ou davantage chaque semaine contre 61 % de femmes.

Comment se répartissent les coureurs français en fonction de la fréquence de course. DR
Mais à quel âge commence-t-on ? Pas si jeune. Selon l’étude, 29 % des pratiquants ont commencé entre 30 et 40 ans, décennie la plus fréquente. C’est même chez les 55/64 ans que l’on trouve ceux qui courent le plus souvent chaque semaine.
2. La santé, le challenge, le partage
Après quoi ou pourquoi les Français courent-ils ? D’abord pour des raisons de santé (entretenir son corps et évacuer le stress) avant des raisons sportives (se challenger). Mais on observe quelques différences de motivation en fonction des profils. Pour les femmes, l’évacuation du stress est la première raison ; pour les 18/24, c’est le fait de se challenger, quand les 65 ans et plus veulent d’abord être bien dans leur corps. Les traileurs, eux, gambadent pour le contact avec la nature.

Ce qui fait courir les Français. DR
Justement, 65 % des coureurs trottinent à la campagne ; 60 % en ville ; 51 % en forêt ; 46 % dans les parcs ; 33 % sur piste d’athlétisme ; 28 % en bord de mer ; 27 % en montagne ; 9 % en salle de sport et 7 % chez soi. Globalement, ils courent partout, avec 3,4 lieux de pratique en moyenne par personne.
Par ailleurs, les runners sont souvent des traileurs : 74 % des premiers courent aussi dans la nature avec des dénivelés. Le running est associé à la compétition, à la performance, à l’endurance quand le trail est plutôt vu comme une expérience où se mêlent nature, liberté et plaisir.
Seulement 32 % des runners courent toujours seuls. Les meilleurs compagnons : les amis (30 %) devant le conjoint (22 %) et le club de running (21 %). Et 73 % des coureurs conseillent leurs proches sur la pratique ou la consommation.
3. Un record de dossards
Selon le baromètre Finishers de la Fédération française d’athlétisme, présenté en partenariat avec l’Union Sport & Cycle, la ligne d’arrivée d’une course en France en 2024 a été franchie 2,96 millions de fois (pas seulement par des Français et parfois plusieurs fois par un même coureur). C’est 27 % de plus qu’en 2023 et 11 % de plus que le précédent record, datant de 2019. Et le peloton des finishers se rajeunit (40 % de moins de 35 ans) et se féminise (35 %).
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86 % des runners ont participé à au moins une course au cours des 12 derniers mois (2,3 courses en moyenne). Les distances plébiscitées par les runners sont le 10 km route (52 %) et le trail court (40 %).

Les distances parcourues par les finishers en France en 2024. DR
11 334 courses ont été organisées en France l’an passé. Mais ça ne suffit pas toujours : conséquence du succès du running, 45 % des coureurs n’ont pas pu s’inscrire à une course car elle était complète.
4. Les freins à la pratique féminine
Ombre au tableau : le running n’est pas encore un sport égalitaire. 15 % des coureuses se sentent vulnérables/en insécurité lors de leur pratique, un chiffre qui monte à 27 % chez les 18/24 ans.

Comment le sentiment d’insécurité impacte la pratique féminine du running. DR
Plus d’une runneuse sur deux (56 %) a déjà dû affronter des situations problématiques lors de leur sortie. Et 72 % d’entre elles déclarent que leur pratique est impactée par l’insécurité et mettent ainsi en place des stratégies d’évitement (parcours adapté, éviter les heures tardives).
5. Un panier moyen à 554 € par an
554 € : c’est le montant du panier annuel moyen des runners. Il peut même atteindre 623 € chez les coureurs intensifs. Ces montants élevés sont à prendre avec prudence car le panel interrogé est très engagé dans la course. Rappelons qu’on peut aussi courir sans être suréquipés mais seulement avec un short, un t-shirt et, quand même, de bonnes chaussures.
Le prix moyen d’une paire de chaussures de running s’élève d’ailleurs à 131 €, en hausse de 14 € par rapport à 2023. Par ailleurs, 84 % des coureurs changent de paire au moins une fois par an.
Méthodologie : Enquête réalisée du 5 au 17 mars auprès d’un échantillon de 4 319 Français âgés de 18 ans et plus, issu d’un panel de coureurs utilisateurs de l’application « Running Heroes ».