Rallyes WRC. Pierre-Louis Loubet : « C’est le rêve quand tu commences dans ce sport »... |
Le jeune pilote français fait son arrivée dans le prestigieux Championnat du monde des rallyes. Chez Hyundai, il ne cache pas son émotion mais aussi son mérite. Pierre-Louis Loubet aura l’occasion, par neuf fois, de faire étalage de son talent. Entretien.
Champion du monde WRC 2, l’année passée, votre sacre s’est déroulé dans des conditions particulières…
Le rallye en Australie a été annulé à cause des incendies dans le pays. Donc, je n’ai pas pu participer à la dernière course. J’ai été champion en disputant seulement six rallyes alors que tout le monde avait pris part à sept courses. J’étais déjà en tête avant l’ultime course.
Cela a été une sensation particulière d’être titré sans avoir à disputer la course ?
C’est bizarre forcément. J’ai pu seulement réaliser quand je suis rentré. Il était difficile d’être heureux là-bas avec une ambiance particulière. Une catastrophe se déroulait autour nous. Cela a été un réel soulagement à mon retour.
Fort de cette victoire, quelles ont été vos premières impressions quand vous avez appris que vous alliez disputer neuf manches ?
Beaucoup d’émotions. C’est le rêve quand tu commences dans ce sport dès tes premières années de pouvoir accéder à ça. Il fallait que je gagne et c’est chose faite. Une satisfaction du travail accompli. Je vais avoir ma chance et ce n’est pas donné à tout le monde.
Vous vous attendiez à disputer autant de manches ?
Non mais on a travaillé dur pour. J’ai fait ce qu’il fallait. Mais c’est un bonus qui n’est pas négligeable.
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Quelles sont vos ambitions ? Un podium ?
On verra, il ne faut pas se presser. En général, la première saison est celle de l’apprentissage. Quand on regarde Sébastien Ogier ou Thierry Neuville, ce n’est qu’à partir de la deuxième année, qu’ils ont été performants.
Vous débutez au Portugal (21 au 24 mai), des tests sont-ils prévu pour préparer la course ?
Je vais avoir deux rallyes d’entraînement. Et bien évidemment des tests. Le problème qu’il y a eu ces derniers temps, on a vu des pilotes très jeunes se lancer dans la WRC sans entraînement et malheureusement ça ne l’a pas fait. On voit aujourd’hui que Katsuta ou Rovanperä, ils s’en sortent plutôt bien grâce à une meilleure préparation. Ce sera déterminant pour la suite de la saison.
Comment appréhendez-vous les changements sur la voiture ?
Je n’ai pas pu encore tester ma nouvelle voiture. Mais c’est quelque chose de complètement nouveau. En tout cas, j’ai hâte. Tout est plus gros, tout est plus puissant donc tout est mieux.
Quelles relations entretenez-vous avec votre copilote ?
Avec Vincent (Landais) ? Cela fait bientôt cinq ans qu’on se connaît. J’ai fait toute ma carrière avec lui. On entretient une excellente relation, ce qui est nécessaire. On passe 200 jours par an ensemble. Il vaut mieux que l’entente soit cordiale. L’expérience, on l’a façonnée ensemble.
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Votre jeunesse peut-elle vous être bénéfique ?
L’important ce n’est pas l’âge que tu as mais ce que tu as dans la tête. Il y a des pilotes à 30 ans qui sont moins matures que certains de 20 ans. J’espère avoir la maturité nécessaire pour résister à la pression.
Vos aînés, Sébastien Loeb et Sébastien Ogier ont excellé dans votre discipline, une pression supplémentaire ?
Non, on a tous des profils différents à des époques bien différentes. À son époque, Sébastien Loeb a écrasé le championnat. Aujourd’hui, le niveau s’est resserré sans qu’un pilote sorte réellement du lot. On rêve tous de reproduire ce qu’ils ont fait.
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L’ambiance est-elle cordiale lors des rallyes ?
Oui mais de toute manière tu te bats contre toi-même avant de te battre contre les autres. C’est complètement différent qu’en circuit où tu peux rentrer dans un adversaire. Si cela ne fonctionne pas, tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même.