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79 accidents en 4 ans, et tous par l’arrière : un couple accusé d’escroquerie à l’assurance... |
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Entre 2016 et 2020, le couple de prévenus a rédigé 79 constats d’accidents "non responsables". © GILE Michel/SIPA
Un couple vient de comparaître pour une affaire de fraude présumée à l’assurance, aux Pays-Bas. Tous deux cumulent une série « suspecte » de 79 accrochages en l’espace de quatre ans. Ils sont soupçonnés d’avoir profité de fautes d’inattention des automobilistes sur des parkings pour provoquer des collisions par l’arrière et toucher l’argent versé par les assurances.
La série est si inhabituelle qu’elle a fini par éveiller les soupçons. Entre 2016 et 2020, Monica P. et Maikel S. ont cumulé 79 sinistres « non responsables ». Scénario identique à chaque fois et systématiquement sur des parkings : des automobilistes « étourdis » ont percuté leur voiture par l’arrière, rapportent nos confrères de l’Algemeen Dagblad.
« Ce sont les autres conducteurs qui ne font pas attention »
Lors d’un premier jugement, la justice néerlandaise avait reconnu les prévenus coupables d’escroquerie à l’assurance. Ils avaient été condamnés à 4 mois de prison ferme et à rembourser 165 000 euros correspondant au montant des sommes versées par les compagnies. Les deux mis en cause ayant interjeté appel, l’affaire a été réexaminée par un tribunal la semaine dernière.
« Je me considère comme une excellente conductrice », s’est défendue la prévenue. « Ce sont les autres conducteurs qui ne font pas attention. Ce sont eux qui reculent dans notre voiture. Pas l’inverse », a-t-elle insisté.
Mais pour le ministère public, les ficelles sont un peu grosses : au vu du nombre de sinistres, l’hypothèse de l’anomalie statistique est difficile à envisager. L’Institut médico-légal des Pays-Bas (NFI) a été chargé d’évaluer l’éventualité d’une « série noire ». Verdict sans appel : il est des millions de fois plus probable que ces 79 sinistres relèvent d’une fraude que d’une simple malchance.
Un complice « bricoleur » ?
L’accusation soupçonne en fait le couple d’avoir roulé « en boucle » sur des parkings en guettant la moindre faute d’inattention des automobilistes pour provoquer un accrochage et rédiger un constat.
Mais, « si l’argent versé par l’assurance servait à réparer les véhicules, il n’y a aucun profit. Et si la voiture n’était pas réparée, sa valeur baissait fortement », a objecté l’avocat des deux mis en cause pour qui la thèse de l’escroquerie ne tiendrait donc pas.
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Les compagnies d’assurances ne sont pas tout à fait de cet avis. Elles soupçonnent un arrangement avec un « copain bricoleur » qui réparait le véhicule à peu de frais.
Le procureur a requis une peine identique à celle prononcée en première instance. Le jugement a été mis en délibéré.