Midterms 2018. Les premiers enseignements : pas de déferlante anti-Trump, mais un Congrès rééquilibré... |
Quelque 160 millions d’Américains se sont rendus aux urnes, ce mardi 6 novembre, pour les élections de mi-mandat. Ils ont voté pour renouveler un tiers des sénateurs et des postes de gouverneurs ainsi que l’intégralité de la Chambre des représentants. Alors que les derniers bureaux de vote ferment leurs portes sur la côte ouest des États-Unis, voici les quatre enseignements de ces Midterms.
Pas de vague bleue démocrate
La vague bleue, voire la déferlante anti-Trump, dont rêvaient les démocrates n’est pas au rendez-vous. Les Républicains gardent le contrôle du Sénat, grâce notamment à un grand duel de ce scrutin : le Républicain Ted Cruz l’emporte face au démocrate Beto O’Rourke, surnommé « le Obama blanc ».
Les démocrates se trouvaient de toute manière en mauvaise posture pour remporter la majorité au Sénat car ils devaient défendre dix sièges dans des États pro-Trump. Ils ont perdu l’État clé de l’Indiana et le Dakota du Nord, terres conservatrices.
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En arrachant plusieurs sièges aux républicains en Floride, dans le Colorado, le Kansas, le New Jersey, en Pennsylvanie et en Virginie, les Démocrates s’emparent de la Chambre des représentants pour la première fois depuis 2010, selon NBC, CNN et Foxnews. Sur les 435 sièges de la Chambre basse, le parti de Barack Obama avait besoin de prendre 23 sièges aux républicains pour gagner la majorité. Il devrait en récupérer au moins 30 fauteuils.
Donald Trump va donc devoir cohabiter avec l’une des deux chambres du Congrès. Il ne sera plus en mesure de passer une loi aussi facilement qu’il le faisait jusqu’à présent.
Au-delà d’éventuels blocages politiques à venir, la Chambre a également le pouvoir de lancer des investigations sur les affaires du président ou même de déclencher une procédure de destitution. Ce qui ne semble pas inquiéter le locataire de la Maison Blanche a posté un tweet laconique mais victorieux saluant un « immense succès ».
Tremendous success tonight. Thank you to all!
Plusieurs surprises chez les gouverneurs
En Floride, État crucial pour la prochaine présidentielle, Andrew Gillum, espoir du parti démocrate, s’incline face Ron DeSantis, fidèle de Trump. Surprise du côté du Kansas très conservateur, la démocrate Laura Kelly bat un autre proche du président américain, Kris Kobach.
Enfin, les démocrates récupèrent trois autres sièges de gouverneur : dans l’Illinois, le Michigan, et le Nouveau-Mexique. Mais leur candidate transgenre, Christine Hallquist, est battue dans le Vermont.
Quelques premières notables
Si la Chambre basse passe aux mains des Démocrates, c’est aussi grâce aux nouveaux visages de cette campagne : davantage de femmes et plus d’élus issus des minorités.
Rashida Tlaib (Michigan) et Ilhan Omar (Minnesota) sont les premières femmes musulmanes à être élues au Congrès. Dans le Colorado, Jared Polis est le premier gouverneur homosexuel des États-Unis.
La démocrate Alexandria Ocasio-Cortez (État de New York) devient la plus jeune femme jamais élue à l’âge de 29 ans.
Ayanna Pressley, elle aussi démocrate, devient la première femme africaine-américaine à représenter le Massachusetts.
Et Sharice Davids (Kansas) et Deb Haaland (Nouveau-Mexique) deviennent les premières femmes amérindiennes élues au Congrès.
Quatre référendums locaux marquants
Les électeurs se sont également prononcés sur une multitude d’initiatives locales. La Floride a voté en faveur du droit de vote pour les condamnés ayant purgé leur peine. Ce qui tenait écarté des urnes près d’un homme afro-Américain sur quatre.
L’Alabama a approuvé un amendement qui autorise l’affichage des Dix Commandements bibliques dans les lieux publics. Le Michigan a approuvé la légalisation de la marijuana tandis que la Virginie Occidentale a restreint le droit à l’avortement.