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Boxe. Un combattant iranien, arrêté en 2020 et condamné à mort, bientôt exécuté... |
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Mohammad Javad Vafaei-Sani est en prison depuis février 2020 © Stephane Allaman/DPPI via AFP
Mohammad Javad Vafaei-Sani, vice champion national de boxe en Iran, a été condamné à mort pour appartenance à une organisation illégale en 2019. De nombreuses ONG et opposants en exil ont fait part ce mercredi 17 décembre de leurs inquiétudes de voir l’athlète être exécuté de manière « imminente » après le rejet de sa demande de la tenue d’un nouveau procès.
Un boxeur iranien, condamné à mort pour appartenance à une organisation illégale, risque une exécution « imminente » après le rejet de sa demande d’un nouveau procès, ont alerté mercredi des ONG et l’opposition en exil.
Le World Boxing Council (WBC), l’une des principales fédérations internationales de boxe, et des personnalités sportives, dont l’ex-N.1 mondiale du tennis, Martina Navratilova, avaient appelé l’Iran à épargner Mohammad Javad Vafaei-Sani, 30 ans, vice-champion national de boxe.
Le boxeur a été arrêté en 2020 pour avoir participé à des manifestations antigouvernementales en 2019. Accusé d’être membre des Moudjahidine du peuple (MEK), organisation interdite en Iran, il a été condamné à mort pour « corruption sur terre ».
La demande d’un nouveau procès rejetée
Il a été informé cette semaine que sa demande d’un nouveau procès avait été rejetée par la Cour suprême iranienne et que son dossier a été transféré au bureau en charge de l’exécution des peines, a indiqué l’ONG Human Rights Activists News Agency (HRANA), basée aux États-Unis.
Les médias officiels iraniens ne relataient pas l’affaire mercredi.
Dans le même temps, la mère du boxeur a été autorisée de manière « inattendue » à lui rendre visite en prison, a souligné HRANA. Il est fréquent en Iran que les proches puissent rendre une dernière visite aux condamnés à l’approche de leur exécution.
« Sa vie est désormais en grand danger », a réagi dans un communiqué le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), branche politique du MEK.
« Un usage intensif de la torture »
Le porte-parole du CNRI, Shahin Ghobadi, a déclaré à l’AFP que le boxeur était « affilié » à l’organisation et que les autorités ont tenté de le contraindre à s’en détacher par un usage « intensif de la torture ».
Mahmood Amiry-Moghaddam, directeur de l’ONG basée en Norvège Iran Human Rights, a estimé que le boxeur risquait une exécution « imminente » et qu’il avait été « torturé pour lui extorquer des aveux forcés ».
En novembre, plus de 20 athlètes, dont l’ancienne joueuse de tennis américaine Martina Navratilova et l’ancienne nageuse britannique Sharron Davies, ont exhorté dans un communiqué les gouvernements à agir pour sauver Mohammad Javad Vafaei-Sani. Son exécution serait « un avertissement à tout athlète osant prendre position », disaient-ils.
Une exécution contraire aux « valeurs fondamentales du sport »
Le président du World Boxing Council, Mauricio Sulaiman Saldivar, a également jugé que cette exécution serait une attaque aux « valeurs fondamentales du sport et à la dignité humaine ».
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Selon les ONG, une répression majeure est à l’oeuvre en Iran depuis juin, avec une hausse des recours à la peine de mort. Selon IHR, au moins 1.426 personnes ont été pendues de janvier à fin novembre 2025.