Cyclisme. Eddy Merckx remporte la Vuelta le 13 mai 1973, dernière course qui manquait à son palmarès

23 juillet 1972, Eddy Merckx remporte pour la quatrième fois de suite le Tour de France. C’est un nouveau triomphe pour le Cannibale qui a écrasé la concurrence une fois encore, même si Cyrille Guimard l’a un peu contesté avant d’abandonner vaincu par des douleurs aux genoux. Mais le Belge agace autant qu’il fascine. Certains sont lassés. Ils le voient plus comme un despote que comme une icône, d’autres regrettent le manque de suspense lorsqu’il est au départ…

Alors le Bruxellois se vexe un peu : puisque c’est ainsi, il ne participera pas au Tour de France en 1973 ! À la place, il tentera le doublé Vuelta - Giro. Car s’il a déjà remporté à trois reprises le Tour d’Italie, il n’a encore jamais participé au Tour d’Espagne et c’est la seule course qui manque à son immense palmarès.

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Eddy Merckx se présente au départ de Calpe le 26 avril 1973, avec dans sa besace déjà neuf victoires cette saison, dont le Het Volk, Gand-Wevelgem, l’Amstel Gold Race, Paris-Roubaix et Liège-Bastogne-Liège… Le prologue de six kilomètres lui revient et il endosse déjà le maillot « amarillo ». Il le lâche deux jours plus tard, au Néerlandais Gerben Kastens puis à l’Espagnol José Pesarrodona. Mais, bien encadré par ses fidèles compatriotes de l’équipe Molteni, Joseph Bruyère, Joseph Deschoenmaecker, Joseph Huysmans, Willy In’t Ven, Edward Janssens, Frans Mintjens, Roger Swerts, Joseph Spruyt et Victor Van Schil, Merckx remporte deux étapes au sprint, à Calafell puis à Ampuriabrava, avant de reprendre la main sur le classement général, à Manresa, en se classant 2e d’une étape, remportée par Bernard Thévenet, qu’il a dynamitée.

Dès lors, Merckx ne lâche plus prise et termine en remportant les trois dernières étapes de cette Vuelta, et les bonifications qui vont avec : un contre-la-montre à Torrelavega, une étape de montagne en Biscaye, à nouveau à Torrelavega, devant Thévenet et Luis Ocaña avec lesquels il était échappé, puis un dernier contre-la-montre à Saint-Sebastien, le 13 mai en point final du Tour d’Espagne 1973.

Merckx, avec cinq étapes remportées, a largement dominé la course dont le suspense n’a pas été énorme. Luis Ocaña ne l’a guère inquiété comme il avait pu le faire lors du Tour de France 1971, et Bernard Thévenet, bien qu’en progression constante, n’a pas encore atteint tout son potentiel.

Cinq jours plus tard, Eddy Merckx débutera le Giro où il s’imposera dans six étapes, et remportera le classement général avec près de huit minutes d’avance sur l’Italien Felice Gimondi, ainsi que le classement par points. Il remportera ainsi deux grands tours pour la troisième fois dans sa carrière et laissera Luis Ocaña triompher de Bernard Thévenet dans le Tour de France en juillet, avant d’y revenir l’année suivante pour un cinquième succès.

Luis Ocana, Eddy Merckx et Bernard Thévenet à la lutte sur le Tour d’Espagne 1973. AFP

Le classement final de la Vuelta 1973

1. Eddy Merckx (Bel, Molteni) ; 2. Luis Ocaña (Esp, Bic) à 3’46’’ ; 3. Bernard Thévenet (Peugeot) à 4’16’’ ; 4. José Pesarrodona (Esp, Kas) à 5’54’’; 5. Pedro Torres (Esp, La Casera) à 7’29’’ ; 6. Joaquim Agostinho (Por, Bic) à 8’15’’ ; 7. Agustin Tamames (Esp, La Casera) à 9’1’’; 8. Luis Balague (Esp, La Casera) à 12’26’’ ; 9. Roger Swerts (Bel, Molteni) à 13’27’’ ; 10. Jesus Manzaneque (Esp, La Caserz) à 15’01’’ ; 11. Herman Van Springel (Bel, Rokado) à 15’06’’ ; 12. José Catieau (Bic) à 15’15’’ ; 13. Victor Van Schil (Beln Molteni) à 15’31’’ ; 14. Bernard Labourdette (Bic) à 15’56’’; 15. José-Luis Abileira (Esp, La Casera) à 16’17’’ ; 16. Juan Zuraño (Esp, La Casera) à 17’07’’ ; 17. Vicente Lopez-Carril (Esp, Kas) à 17’08’’ ; 18. José-Luis Uribezubia (Esp, Kas) à 17’43’’ ; 19. Antonio Martos (Esp, Kas) à 17’58’’ ; 20. Ventura Diaz (Esp, Monteverde) à 18’51’’.