Cyclisme. « Je sais que mon heure viendra » : Mathys Rondel se construit avec patience

Le Sarthois Mathys Rondel a réussi ses premiers pas en World Tour. Coureur destiné aux classements généraux, le grimpeur de 21 ans était leader de l’équipe Tudor lors du Tour de Romandie, qu’il a terminé à la neuvième place du classement général dimanche 4 mai 2025.

Quelques jours après votre 9e place au Tour de Romandie, quel regard portez-vous sur cette performance ?

Je n’y ai pas tellement repensé depuis. Mais ça s’est bien passé, mieux que je l’espérais même pour ma première fois en World Tour. J’avais pour objectif principal d’apprendre, mais j’espérais quand même pouvoir faire quelque chose de plus, et c’est ce qui s’est passé.

Y avait-il une appréhension particulière au moment d’aborder cette première ?

Je n’ai pas ressenti de stress particulier lié à l’enjeu. Juste le stress naturel de la compétition, comme d’habitude. Chaque jour, j’essayais simplement de faire de mon mieux.

Quel était votre rôle au sein de l’équipe Tudor ?

J’étais le leader unique, protégé par l’équipe. Mais c’était sans pression particulière, je n’avais pas l’obligation de ramener des points, d’avoir des résultats. C’était un peu une simulation, en fait. Une manière de voir si j’ai le niveau pour assumer ce rôle à 100 % à l’avenir.

Cette approche progressive, c’est un choix assumé ?

Oui, c’est exactement pour ça que j’ai rejoint cette équipe et signé un contrat long. Pour pouvoir y aller pas à pas, sans me précipiter, sans me mettre en quête de résultats trop tôt, ce qui pourrait me brûler les ailes.

C’est un raisonnement que vous avez toujours eu ?

Au début, j’étais forcément un peu impatient. Mais j’ai toujours eu dans un coin de ma tête que la meilleure manière de réussir chez les pros, c’était de prendre mon temps. Je prends du recul, je sais que mon heure viendra. Et quand les planètes seront alignées, il faudra juste la mettre au fond.

Qu’avez-vous appris de vous lors de l’étape reine vers Thyon 2000 (7e) ?

Que ma récupération était bonne, même avec les jours précédents dans les jambes. J’ai réussi à bien grimper, à ne pas être très loin des meilleurs grimpeurs du monde. C’est quelque chose qui me donne confiance.

Vous êtes-vous senti à l’aise dans ce rôle de leader ?

Oui, c’était déjà le cas avec l’équipe développement. C’est un rôle dans lequel je me sens bien. Et mes coéquipiers l’ont aussi bien vécu.

Quels axes de progression identifiez-vous après ce top 10 ?

Franchement, tout est à améliorer, dans tous les aspects. C’était très correct, mais il me reste des étapes à franchir si je veux un jour faire partie des meilleurs, pas juste du top 10 ou 15.

Quel est votre programme pour les semaines à venir ?

Je cours en Allemagne dans deux semaines (Tour de Cologne). Ensuite, ce sera le Critérium du Dauphiné, puis les championnats de France.

Un Grand Tour en vue cette saison ou de stage en altitude ?

Non, rien cette année. Ce sera plutôt pour l’an prochain. Je préfère faire les choses dans l’ordre, pas tout en même temps. C’est important de voir ce qui fonctionne, ce qui m’apporte des améliorations, ce qui ne serait pas le cas en mettant tout en place d’un seul coup.