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Football. Déficitaire, le Matmut Atlantique va être géré par la Métropole de Bordeaux... |

Le Matmut Atlantique sera désormais directement administré par la métropole de Bordeaux. © Thomas BREGARDIS /OUEST FRANCE
La métropole de Bordeaux annonce, ce vendredi 16 mai, qu’elle reprend à sa charge la gestion du Matmut Atlantique, le stade de la ville. Construit pour l’Euro 2016, ce stade perd de 2 à 3 millions d’euros par an. La SBA, la filiale des groupes de BTP Vince et Fayat qui en assurait la gestion a accepté une résiliation du contrat « sans indemnité ».
C’est une des conséquences de la dégringolade des Girondins de Bordeaux. Le stade Matmut Atlantique (42 000 places), en déficit chronique depuis sa construction en 2015 via un partenariat public privé, sera désormais géré directement par la métropole bordelaise. C’est elle qui l’annonce ce vendredi 16 via un communiqué. Le stade va être placé en régie publique après un accord avec l’ancienne société exploitante SBA.
Résiliation sans indemnité
Cette enceinte bâtie pour l’Euro-2016 de football, pour un coût de 310 millions d’euros sur 30 ans selon la Cour des comptes, a été notamment plombée par la dégringolade financière des Girondins de Bordeaux. Le club, devenu amateur, y joue encore en National 2 (4e division).
SBA, filiale des groupes de BTP Vinci et Fayat, était en procédure de conciliation avec Bordeaux Métropole, propriétaire du stade, estimant perdre entre « deux et trois millions d’euros » chaque année.
« Notre séparation se passe dans de bonnes conditions », a assuré en conférence de presse Christine Bost, présidente (PS) de la métropole, qui soumettra au vote une délibération à ce sujet le 6 juin. SBA a accepté une résiliation « sans indemnité », renonçant aux 20 millions d’euros de déficit cumulé, précise la métropole, qui reprend à son compte ses neuf salariés et exploitera le stade à partir du 1er août. La collectivité souhaite limiter le coût annuel du stade à 12 millions d’euros. La métropole doit encore rembourser 82 millions d’euros aux banques d’ici 2045. Au terme, cet été, du contrat de « naming » signé avec l’assureur Matmut (2,1 millions d’euros par an), l’enceinte s’appellera « stade Atlantique », dans l’attente d’un nouveau partenaire titre.
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Plus de match de l’UBB ?
« Je suis persuadée que la métropole sera en capacité de valoriser cet équipement » avec des événements sportifs ou culturels, a déclaré Christine Bost, évoquant des échanges avec l’Union Bordeaux Bègles (Top 14) pour certaines rencontres ou encore avec la Fédération française de rugby. La dirigeante n’a pas exclu une vente du stade.
Concernant les Girondins, qui versaient originellement 4,7 millions d’euros annuels de loyer, ce montant devrait être fixé à environ un million d’euros la saison prochaine.
Christine Bost souligne néanmoins qu’elle s’opposera à « l’écrasement à 90 % » de la créance de 19 millions d’euros de loyers impayés, proposée dans le cadre du redressement judiciaire du club. Elle a « fait valoir » auprès du propriétaire Gerard Lopez la lettre d’engagement qu’il avait signée pour garantir ce paiement.
Les Girondins doivent se mettre d’accord avec leurs créanciers avant l’examen d’un plan de continuation le 27 mai devant le tribunal de commerce de Bordeaux.