![]() |
Masters 1000 de Rome. Pression d’un pays, niveau inconnu… Le retour très attendu de Jannik Sinner... |

Jannik Sinner va retrouver la compétition à Rome après trois mois de suspension pour dopage. Il sera attendu par tout un peuple, mais aussi par ses détracteurs. © DAVID GRAY / AFP
Après trois mois d’une suspension pour dopage qui a soulevé des débats, Jannik Sinner est de retour en compétition à l’occasion du Masters 1000 de Rome ce mercredi 7 mai. Sous la pression des regards de tout un peuple, le toujours numéro un mondial a l’occasion de frapper fort pour se lancer vers Roland-Garros (à partir du 26 mai).
Après trois mois de suspension pour dopage, Jannik Sinner fait son retour en compétition officielle ce mercredi 7 mai à l’occasion du Masters 1000 de Rome. Autant de raisons qui font que toute l’Italie va scruter son enfant, numéro un mondial. Et ce n’est pas une exagération ! Lundi 5 mai, son premier entraînement officiel au Foro Italico s’est fait sous les yeux de 10 000 spectateurs, et a même été diffusé en direct sur Sky Sport.
L’Italien, dont le dernier coup de raquette remonte au 26 janvier en finale de l’Open d’Australie, qu’il a remporté pour la deuxième année consécutive, partage l’impatience de ses compatriotes.
Il doit chasser de mauvaises habitudes sur terre battue et en Italie !
S’il ne pouvait pas rêver mieux qu’un tournoi à domicile pour son retour, Sinner, 23 ans, n’est pas toujours à l’aise sur terre battue et/ou lorsqu’il joue « a casa ». Sur les 19 titres de son palmarès, un seul a été conquis sur terre (Umag 2022) et il lui a fallu attendre le dernier Masters, en novembre à Turin, pour triompher enfin devant le public italien.
Forfait sur blessure il y a tout juste un an, son meilleur résultat à Rome, un quart de finale perdu contre Stefanos Tsitsipas, remonte à 2022. Soit avant son explosion, avant qu’il ne devienne le maître incontesté du tennis mondial en remportant la saison dernière huit titres, dont l’Open d’Australie, l’US Open et le Masters.
Mais 2024 restera aussi de son propre aveu « une année difficile et stressante », marquée par son contrôle antidopage positif en marge du Masters 1000 d’Indian Wells : une retentissante affaire qu’il espère avoir soldée en acceptant en février une suspension de trois mois, mais qui continue de diviser le monde du tennis. « Au début, a-t-il reconnu en conférence de presse, lundi 5 mai, je ne voulais pas de cet accord, cela n’a pas été facile pour moi de l’accepter, car je sais vraiment ce qu’il s’est passé, mais des fois il faut savoir tirer le meilleur d’une mauvaise situation et c’est ce qu’on a fait ».
Si la contamination accidentelle à un anabolisant, via un massage prodigué par un membre de son entourage, n’a jamais été remise en cause, l’accord trouvé avec l’Agence mondiale antidopage qui visait initialement une à deux années de suspension, a fait grincer des dents. « J’ai été un peu critiqué sur le fait que j’aurais été traité différemment, mais ce n’est pas vrai. Personne n’a de traitement de faveur », s’est-il défendu.
Il semble toujours en avance sur ses concurrents
Ses rivaux n’ont pas vraiment profité de son absence : son dauphin au classement ATP Alexander Zverev accuse encore près de 2000 points de retard. L’Allemand, vainqueur à Rome en 2024, ne semble toujours pas avoir digéré sa défaite en finale de l’Open d’Australie. Il vient certes de remporter le tournoi de Munich, mais n’a pas dépassé les huitièmes de finale des trois Masters 1000, les tournois les plus importants après les Grands Chelems.
Carlos Alcaraz a fait mieux que Zverev, en s’imposant à Monte-Carlo, mais l’Espagnol a rétrogradé au 3e rang mondial et, blessé, a dû faire l’impasse sur Madrid. Quant à Novak Djokovic, après ses piteuses éliminations dès ses entrées en lice à Monte-Carlo et à Madrid, il n’a même pas fait le déplacement à Rome où il s’est pourtant imposé six fois.
Si bien que Sinner, malgré sa pause forcée, pourrait très bien revenir comme il est parti, en vainqueur, et devenir le premier Italien à remporter les Internationaux d’Italie depuis Adriano Panatta en 1976. « Mon objectif, c’est Roland-Garros, a-t-il toutefois prévenu, je suis ici pour voir où j’en suis, pour essayer de passer mon premier tour, pas pour battre tout le monde. Chaque match sera difficile, mais je suis très serein, bien physiquement et moralement, reposé et cela paiera en fin de saison ».
Lire aussi : Masters 1000 de Rome. Potentielle finale Alcaraz - Sinner, du lourd pour Fils… Le tirage au sort
À moins que le Britannique Jack Draper ne continue sur son impressionnante lancée : quarantième au classement ATP il y a un an, il a bondi au 5e rang mondial en s’imposant à Indian Wells et en atteignant la finale à Madrid où il a fini par céder dimanche soir face au Norvégien Casper Ruud.