Philippe Diallo va proposer une réforme en profondeur du secteur professionnel du football français

Une réforme en profondeur. Le président de la FFF Philippe Diallo devrait annoncer lundi 12 mai à Paris une réforme en profondeur de la gouvernance du football professionnel français, en restituant la synthèse des préconisations issues des travaux lancés en mars lors « d’États généraux » d’un secteur en pleine crise.

Il y a urgence

Image dégradée, baisse drastique des droits TV, incertitude pour la diffusion de la Ligue 1 la saison prochaine, piratage, déficit des clubs estimé entre 1,2 et 1,3 milliard par la DNCG, son gendarme financier pour qui il y a « une urgence sur un certain nombre de thématiques »… le président de la « 3F » avait donné aux acteurs du monde professionnel, membres de la LFP, un mois et demi pour « se réformer en profondeur dans l’analyse de son modèle économique et dans sa gouvernance ».

Appuyé par la ministre des Sports, Marie Barsacq, qui enjoignait de son côté le foot professionnel à sortir de sa « dépendance » aux droits TV et aux transferts, pour mieux « repenser » son modèle économique, Philippe Diallo a, pour ce faire, créé trois groupes de travail afin de réfléchir aux moyens de s’extirper de cette crise.

Marc Keller, le président de Strasbourg, a piloté un groupe autour de la gouvernance, Baptiste Malherbe (Auxerre) a planché sur la régulation financière, Ivan Gazidis (Saint-Etienne) et Damien Comolli (Toulouse) ayant eux dirigé les travaux autour du développement économique.

Lors de la réunion de mars, Philippe Diallo avait prévenu que si ces trois entités ne parvenaient pas à rendre des préconisations, la Fédération, « en responsabilité », le ferait pour eux. Il avait à cette occasion dévoilé l’idée de la création d’une « société des clubs », distincte de la filiale LFP Média, pour gérer le fonctionnement et la commercialisation des championnats professionnels.

Nécessité d’un « projet moderne et efficace »

Une telle mesure, si elle était proposée lundi au comité exécutif de la FFF puis aux clubs, bouleverserait l’architecture du football professionnel français, en s’inspirant du modèle anglais. Outre-Manche, la Fédération est en effet chargée de l’organisation des compétitions et des procédures disciplinaires, la Premier League se concentrant sur les activités commerciales.

La mise en place de cette réforme nécessiterait cependant d’aller sur « le terrain législatif » ce que Philippe Diallo envisageait au moment de sa formulation.

Le 10 juin prochain, le Sénat examine justement une proposition de loi des sénateurs Michel Savin (LR) et Laurent Lafon (UDI) sur la gouvernance du sport professionnel.

La proposition de loi, vivement critiquée par les différentes Ligues professionnelles, offre la possibilité aux fédérations de retirer aux ligues professionnelles la « subdélégation de service public » qu’elles exercent, en cas de « manquement à l’intérêt général de la discipline ».

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Les deux sénateurs souhaitent également renforcer le contrôle et le suivi des budgets des clubs et des ligues professionnelles, renforcer les contrôles sur la création d’une société commerciale par une ligue, et en améliorer la gouvernance.

Philippe Diallo pourrait profiter de cette proposition de loi (PPL) pour formuler ses propositions de réforme qui mettraient alors, suivant le calendrier législatif et les allers-retours entre les deux chambres, plusieurs mois à se mettre en œuvre.

Raison pour laquelle le patron de la Fédération pourrait annoncer également des mesures plus rapides à mettre en place, afin de rassurer notamment les clubs menacés immédiatement de dépôt de bilan alors que se profilent début juin les passages devant la DNCG avec la présentation des budgets prévisionnels de la saison prochaine.

« Il faut redonner confiance à l’ensemble de l’environnement du foot français, les fans, les entreprises, les diffuseurs, tous ceux qui aiment le football en France qui doivent se retrouver dans un projet qui leur paraîtra, à la fois moderne, efficace et correspondre aux besoins de notre football », espère Philippe Diallo.