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Rallycross. Emmanuel Anne met un terme à sa carrière : « J’ai réalisé quelques-uns de mes rêves »... |

En 2015, il est sacré vice-champion. © Archives David Bristol
Cette année, un nom manque en rallycross, celui d’Emmanuel Anne. Le Mayennais a décidé d’arrêter sa carrière, sans regrets ni remords…
Une page se tourne. Depuis près de 20 ans, Emmanuel Anne écumait les pelotons de rallycross, mais tout a une fin. Sa passion a commencé à la fin des années 1990 « en assistant avec mon père au championnat d’Europe 1996 à Mayenne. Je me suis dit que j’aimerais faire ça un jour ! »
Les choses ne se font pas attendre et il commence deux ans plus tard « par quelques courses Ufolep, du Fol’Car puis du rallycross en 2006 ». L’année de son passage correspond à un but précis. « La manche européenne était à Mayenne, il n’y avait que les Divisions 1 et 2 à l’époque à ce niveau. J’ai acheté une Clio Williams et fait la moitié du championnat dans l’intention de courir à la maison. » Ensuite, il fait évoluer sa voiture, gagne la manche de Mayenne en 2010 et devient champion de France D4 en 2014.
Son passage en Supercar correspond à un vœu, mais aussi une coïncidence. « Jess (sa femme) y roulait avec une Xsara et moi en catégorie inférieure avec la Clio. En 2016, on a échangé nos autos. En 2017, j’achète une 208 Rallye, avec uniquement le volant et les pédales, et en six mois, on a monté l’ensemble moteur Xsara. »
Emmanuel Anne passe 18 ans en rallycross et prend beaucoup de plaisir. « Je suis mécanicien de base, je faisais le montage de ma voiture. Ça me permettait d’allier deux passions : sport auto et mécanique. L’adrénaline de la vitesse, être tout seul dans l’auto, la course en peloton, l’attention du départ qui demande une concentration énorme sont autant de choses qui m’ont attiré. »
Le garagiste d’Ambrières-les-Vallées a décidé de raccrocher son casque, mais avec des souvenirs plein la tête. « Les meilleurs sont ma victoire en D4 à Mayenne puis le titre 2014 et ma 3e place en Supercar à Essay. » Alors pourquoi mettre sa 208 WRX au placard ? « Le rallycross, c’est 365 jours par an. Il fallait toujours réfléchir à trouver de nouveaux partenaires, des solutions techniques pour l’auto, des financements, un éternel recommencement. C’est devenu trop dur de rivaliser avec la concurrence. De plus, j’ai un peu l’impression d’avoir fait le tour. »
En jetant un dernier regard dans le rétro, le Mayennais est fier de son parcours. « Qui aurait cru que le petit gars d’Ambrières allait disputer le Mondial à Lohéac et une demi-finale au championnat d’Europe ? J’ai réalisé quelques-uns de mes rêves. »