![]() |
Ski. Harcèlement sexuel, témoignages, omerta… L’ancien champion Joël Chenal mis en cause... |

Joel Chenal, médaillé d’argent à Turin, en 2006, et mis en cause dans des faits de harcèlement sexuel par plusieurs témoignages. © AFP
Le journal « Le Monde » a publié une enquête autour des agissements de Joël Chenal, vice-champion olympique de ski en 2006 puis entraîneur, notamment de l’équipe de France. Des témoignages de personnes mineures au moment des faits racontent du harcèlement à caractère sexuel et des propositions déplacées. Cible de plusieurs enquêtes de gendarmerie, le skieur aurait ensuite profité de son statut de champion et du silence des institutions, selon le quotidien.
Ce vendredi 4 juillet 2025, le journal Le Monde publie une enquête autour de la personne de Joël Chenal, 51 ans aujourd’hui. Le vice-champion olympique de ski en 2006, devenu ensuite entraîneur, est mis en cause par de nombreux témoignages. Plusieurs femmes, la plupart mineures au moment des faits, dénoncent des propositions déplacées et du harcèlement sexuel.
Le quotidien évoque « un même mode opératoire qui se dessine ». C’est-à -dire un homme qui, « profitant de son statut de champion et de son ascendant sur de jeunes adolescentes souvent fragilisées, ferait une première approche sur les messageries de réseaux sociaux. Suivraient alors des flatteries, des discussions autour du ski, puis, assez vite, des SMS contenant des propos ou des photos à caractère sexuel, assortis de la demande insistante de garder le secret des conversations ».
Des rumeurs depuis le début des années 2000
11 ans, 12 ans, 15 ans… Joël Chenal, contacté par le quotidien, reconnaît certains échanges de nature sexuelle avec des mineures. Mais assure : « Jamais, je ne suis allé ou j’ai pensé aller chez ces jeunes filles ni commis le moindre geste déplacé à leur encontre. » Selon Le Monde, la fédération française de ski aurait ignoré de nombreuses alertes, en plus de continuer à faire travailler l’entraîneur. Des rumeurs circuleraient depuis le début des années 2000, sans que rien ne sorte jusque-là .
Lire aussi : La violence dans le sport, un tabou dur à briser pour les jeunes
En 2009, une première enquête de gendarmerie, après que des parents se présentent, est classée sans suite, car jugée insuffisamment caractérisée. Une seconde plainte, en 2015, pendant la période où il est entraîneur de l’équipe de France féminine (2013-2017), se solde par un rappel à la loi à l’automne 2016.
« On aurait dû être plus réactifs »
Florence Steurer et Jean-Claude Killy ont alerté, entre 2014 et 2016, sans grand succès. Michel Vion, ancien président de la FFS et désormais secrétaire général de la fédération internationale, reconnaît des dysfonctionnements. « Notre erreur a été de s’en tenir à ce qui était ressorti de l’enquête de gendarmerie. On aurait dû être plus réactifs, plus percutants. La faute est collective, même si je l’assume tout à fait personnellement. »
Lire aussi : « Entre-soi » et « omerta » : un rapport parlementaire accable les dirigeants sportifs français
Joël Chenal a quitté le cadre fédéral en 2017, sans sanction. Il a entraîné dans le privé ensuite, et a créé sa structure d’entraînement, en 2022. Il a notamment en charge des personnes mineures.