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Tennis. Révélation à Roland-Garros, Loïs Boisson a fait une demande d’invitation à Wimbledon... |

Loïs Boisson a fait une demande de Wild-card à Wimbledon. © Alain Jocard / AFP
Loïs Boisson, sensation de ce Roland-Garros 2025, devrait logiquement passer par les qualifications pour espérer participer à Wimbledon (du 30 juin au 13 juillet) à moins de pouvoir bénéficier d’une wild-card comme à Paris. Pour ce faire, il faut réussir à séduire l’organisation du Grand Chelem londonien. La Française leur en a déjà fait la demande par écrit par l’intermédiaire de son agent, selon une information de RMC Sport, ce jeudi 5 juin. Elle croise les doigts…
Loïs Boisson s’est fait un nom durant cette édition 2025 de Roland-Garros. Méconnue du grand public avant le tournoi, la Française 358e joueuse mondiale, est devenue la sensation du Grand Chelem parisien en se hissant en demi-finale contre la numéro 2 mondiale Coco Gauff ce jeudi 5 juin. De quoi lui donner déjà envie de participer à un autre prestigieux Grand Chelem : Wimbledon, du 30 juin au 13 juillet.
Seulement voilà : la liste des joueuses admises au tournoi londonien est basée sur le classement, arrêté au 19 mai. À cette date, la Française de 22 ans n’était que 358e mondiale, rendant impossible sa participation directe au tournoi anglais. Pour espérer le jouer, elle aurait dû passer par les qualifications. Sauf à y être invitée, en bénéficiant d’une wild-card comme ce fut le cas à Paris.
Les organisateurs anglais peuvent en distribuer huit.
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Généralement, l’organisation privilégie les joueuses de son pays nécessitant un coup de pouce, à moins qu’ils ne se laissent séduire par la jeune révélation tricolore après son étincelant parcours à Roland-Garros. Pour mettre toutes les chances de son côté, son agent Jonathan Dasnières de Veigy aurait d’ores et déjà écrit à l’organisation de Wimbledon pour faire la demande d’une invitation, selon RMC Sport .
Le comité de tournoi se réunira le mercredi 18 juin et les premières invitations seront alors dévoilées à la presse.
« Résilience »
En attendant, le parcours de la Française sur la terre battue parisienne a eu le goût d’une revanche sur la vie. Une ode à la ténacité. Une gifle douce à toutes les statistiques. Et une leçon de courage gravée… à l’encre noire sur son bras : « résilience ».
Ce mot, tatoué en lettres discrètes mais fières, sur sa peau, comme un rappel à chaque revers croisé, à chaque coup droit fracassant, elle ne l’a pas choisi au hasard. Elle revient de loin. Il y a un an à peine, Loïs se remettait d’une opération des ligaments croisés, cette blessure qui met souvent des carrières entre parenthèses — et parfois un point final. Beaucoup l’auraient jouée prudente. Elle, elle a choisi l’audace.
Wild card en poche — qu’on croyait presque symbolique — elle a débarqué Porte d’Auteuil sans prétention mais avec une fraîcheur qui détonne dans un circuit souvent asphyxié par la pression. Match après match, elle a franchi des paliers en écartant Pegula et Andreeva, respectivement classées numéros 3 et 6 mondiales. Sans complexe, sans manières, mais avec cette flamme dans les yeux que seule la rage de vivre sait allumer.
Il y a dans ses frappes quelque chose de désarmant : pas seulement la puissance, mais la foi. L’élan de celle qui n’a plus rien à perdre, parce qu’elle a déjà tout regagné. Le genou reconstruit, la confiance retissée, la trajectoire redressée.
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Dans une époque où le sport de haut niveau flirte souvent avec l’impersonnel, Loïs Boisson débarque comme une brise de sincérité. Pas encore une star ? Peut-être. Mais déjà une histoire. Une que le public adore : celle d’une jeune femme de 22 ans, tatouée de cicatrices visibles et invisibles, qui refuse de s’arrêter à ce que les médecins, les classements ou les probabilités lui disaient. Elle n’a pas seulement atteint une demi-finale. Elle a franchi une ligne bien plus importante : celle qui sépare les prometteurs des inoubliables.
Alors oui, cette wild card n’était pas une faveur à Paris. C’était une prédiction. Une promesse. Et Loïs Boisson vient d’en faire une vérité. Avec panache. Avec cœur. Avec résilience, évidemment. Et Londres ne peut pas y être insensible non plus…