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Tour de France 2025. Cartons jaunes, bidon collé, coureur sans vélo… C’est quoi ces règles ?... |

En 2016, Christopher Froome avait fait quelques centaines de mètres à pied dans l’ascension du Mont Ventoux. © EPA/MAXPP
La 112e édition du Tour de France parcourt la France pendant trois semaines : c’est trois semaines de courses, de batailles, de chutes mais aussi de classements, de décisions arbitrales et de sécurité. Pour le grand public, certaines règles sont floues, inconnues voire difficilement compréhensibles. On vous en présente plusieurs, les fondamentales. Voici le cinquième épisode.
Le Tour, ses règlements spécifiques, ses images à la télé réveillant les hurlements de certains supporters… On peut parfois s’y perdre. Encore plus si on se remémore le moment ubuesque du maillot jaune Chris Froome sans vélo dans le Ventoux, à deux kilomètres de l’arrivée, sur le Tour 2016 : il court, à pied, après un incident avec une moto. Or, la règle, c’est qu’un cycliste doit finir l’étape avec son vélo. Pour autant, ce jour-là, le Britannique de Sky ne sera pas pénalisé. Il sera même crédité du même temps que Bauke Mollema, avec qui il était au moment de l’incident.
Un moment exceptionnel
Le jury des commissaires avait décidé, en accord avec l’Union cycliste internationale (UCI), que ce moment était exceptionnel, en raison d’une situation exceptionnelle, dans une épreuve exceptionnelle, avec un coureur exceptionnel et donc que ça valait une décision… exceptionnelle ! En effet, en raison des conditions climatiques en haut du Ventoux, il avait été acté par la direction de course et les commissaires de changer la ligne d’arrivée et de la placer trois kilomètres plus bas, au Chalet-Reynard. Cela avait donc incité tous les spectateurs déjà présents à descendre, entraînant une concentration de personnes. Ce jour-là, la règle d’une possible pénalisation n’a pas été appliquée, au grand dam de bon nombre de fans de vélo excédés par la domination de la formation Sky et de son leader Froome. Mais la lecture de la course a été vue différemment.
D’autres situations méritent l’attention des commissaires, et des décisions s’ensuivent généralement de façon stricte, encore plus ces dernières années où le règlement est appliqué à la lettre.
Qu’est-ce qu’un bidon collé ?
Les coureurs peuvent aller se ravitailler à leur voiture pendant la course, sauf dans les trente premiers kilomètres et dans les vingt derniers kilomètres de l’épreuve. S’ils sont dans le peloton, ils doivent se laisser glisser derrière les voitures de la direction de course et du président du collège des commissaires. Si le coureur est dans une échappée, il peut se ravitailler à l’arrière du groupe.
Parfois, certains coureurs laissent la main sur le bidon tenu par leur directeur sportif plusieurs secondes : c’est ce qu’on appelle un bidon collé. Et c’est interdit car à ce moment-là, le coureur ne propulse plus seul son vélo. Il faut rappeler qu’un cycliste est un compétiteur avec trois points d’appui sur une bicyclette : les pédales, la selle et le cintre du vélo. La propulsion doit être humaine. Le coureur est souvent averti par un commissaire qui lui rappelle la règle, et s’il ne respecte pas la consigne, il sera pénalisé.
Une nouveauté 2025 : les cartons jaunes !
Depuis le 1er janvier, l’UCI a inscrit dans son règlement l’utilisation de cartons jaunes. L’objectif premier était de mieux sécuriser les courses. Ces cartons s’ajoutent aux sanctions traditionnelles en termes d’amendes et de pénalités en temps ou en points. Cela peut concerner un coureur, un directeur sportif ou toute autre personne évoluant à l’échelon course et étant licenciée, comme un motard. Le carton est sorti si, par exemple, le coureur se met en danger lui-même, en danger les autres ou les spectateurs. Si la personne écope de deux cartons jaunes dans la même épreuve, elle est immédiatement exclue et elle sera sanctionnée de sept jours de suspension.

Les commissaires sont très attentifs aux incidents pendant la course. Ils peuvent désormais décerner des cartons jaunes pendant l’étape sur le Tour de France. Anne-Christine Poujoulat, AFP
Toutefois, ce carton jaune n’est pas visible à la télévision comme il peut l’être lors d’un match de football ou de rugby. Le commissaire ne va pas avec son carton en pleine course l’attribuer au coureur devant lui. Il n’est pas visible mais il peut être signalé sur Radio Tour.
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Les cartons jaunes s’ajoutent aux sanctions traditionnelles et doivent traiter les situations d’insécurité : un coureur qui se met en danger lui-même ou d’autres compétiteurs, cela peut aussi être un suiveur ou un motard. L’UCI veille à ce que la sécurité des acteurs de la compétition soit assurée. On rappelle aux coureurs plus de réserves.