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Tour de France 2025. Général, victoires d’étapes… Que peuvent espérer les Français cette année ?... |

Julian Alaphilippe, ici sur le Tour de Suisse, paraît en forme. Au point d’aller gagner sur le Tour de France ? © EPA
Les Français peuvent-ils jouer le maillot jaune cet été sur le Tour de France 2025 ? Probablement pas, non. Néanmoins, les coureurs tricolores ont des chances de s’illustrer. Le plus vraisemblablement pour des victoires d’étapes.
Quarante ans après, un Français succédera-t-il à Bernard Hinault au palmarès du Tour de France ? Non. Du moins, à 99 % non. Tadej Pogacar, le grand favori, recueille encore l’immense majorité des suffrages, devant Jonas Vingegaard, double lauréat de la Grande Boucle. Mais derrière, alors, les Tricolores peuvent-ils se mêler au match pour la victoire finale à Paris ?
Général : c’est morne plaine
Cet été, face aux extraterrestres du peloton, aucun Français n’a, sur le papier, la possibilité de gagner le Tour. Même jouer le podium serait très ambitieux pour l’un d’eux. C’est un euphémisme. Ainsi, les meilleures chances au général se nomment Guillaume Martin-Guyonnet, Lenny Martinez, Kévin Vauquelin, David Gaudu… Et tous ces hommes-là se satisferaient déjà d’une place autour des dix-quinze premiers. Guillaume Martin-Guyonnet, d’abord, est arrivé chez Groupama-FDJ après cinq saisons chez Cofidis. Le coureur de 32 ans a déjà terminé 8e de l’épreuve en 2021 et a pour point fort sa régularité. Néanmoins, il pourrait courir différemment cet été et se montrer plus offensif, quitte à délaisser le classement général.

Lenny Martinez, lauréat de la dernière étape du Dauphiné. AFP
Lenny Martinez (Bahrain Victorious), est un peu à la croisée des chemins, lui aussi. À 21 ans, l’ancien protégé de Marc Madiot et fils de Miguel ex-champion de VTT, a découvert une équipe du Golfe cet hiver. Il a réalisé une très belle saison, confirmant les espoirs placés en lui, avec notamment trois victoires de prestige sur trois courses par étapes World Tour : Paris-Nice, le Tour de Romandie et le Critérium du Dauphiné. Mais quid du Tour ? L’an passé, appelé de dernière minute, il avait souffert sur trois semaines, notamment physiquement. Cet été, conditionné pour cela depuis l’hiver, le Français pourrait a priori jouer un top 10. Mais là encore, comme les autres, il pourrait aussi préférer miser une victoire d’étape plutôt qu’une place entre 5 et 15. Au Dauphiné, il avait notamment attendu son heure, relâchant dans deux des trois étapes de montagne, pour aller chiper la dernière. Enfin, le Normand Kévin Vauquelin (Arkéa-B & B Hotels), 24 ans, a des atouts pour lui. Surprenant deuxième du Tour de Suisse en juin, il a semblé dans la forme de sa vie, tenant le coup en montagne avec les meilleurs. Complet, bon rouleur, excellent puncheur (deux fois 2e de la Flèche Wallonne), le coureur d’Arkéa B & B Hôtels peut espérer terminer parmi les 15 premiers du Tour. Déjà lauréat d’étape l’an passé sur le Tour à Bologne, se laissera-t-il tenter cette année par une lutte pour une bonne place au général ?
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Victoires d’étapes : beaucoup de candidats !
Les quatre coureurs cités précédemment joueront évidemment les victoires d’étapes, mais d’autres Bleus pourraient aussi pointer leur nez à la fenêtre et être ambitieux. Le premier, Julian Alaphilippe (Tudor), partira en quête de sa 7e victoire d’étape sur la Grande Boucle. Le double champion du monde ne part pas gagnant (il n’a pas encore levé les bras cette saison), mais sa forme affichée au Tour de Suisse (5e du général) peut laisser augurer de belles choses. La première semaine « punchy » peut le faire rêver, mais face à une concurrence relevée, il pourrait se rabattre vers des échappées dans les étapes de montagne pour tenter de s’imposer. Chez Groupama-FDJ, Romain Grégoire, 22 ans, est l’un des possibles successeurs d’« Alaf’» dans le cyclisme français. Lauréat de la première étape du Tour de Suisse mi-juin mais aussi de la Classic Ardèche en mars, le Bisontin a de bons terrains de jeu pour lui en première semaine. Son équipier Valentin Madouas, ne s’est pas particulièrement illustré cette année, hormis une belle 3e place sur le Tro Bro Léon. Mais le médaillé d’argent aux derniers JO de Paris a un volume assez exceptionnel et il pourrait s’en saisir sur le Tour. Un autre médaillé des Jeux, Benjamin Thomas (Cofidis), en or sur la piste, a souvent tenté sur le Tour mais pour l’heure jamais scoré. Il s’est déjà imposé sur le Giro et paraît en forme.

Romain Grégoire a gagné la première étape du Tour de Suisse, mi-juin. EPA
Autre homme en forme, le Nantais Louis Barré (Intermarché Wanty), bon sur le Dauphiné. Chez Decathlon-AG2R La Mondiale, Paul Lapeira, 25 ans, champion de France 2024, a eu aussi une saison discrète jusque-là mais conserve son punch. Chez TotalEnergies, attention à Anthony Turgis, lauréat l’an passé à Troyes. Jordan Jegat, auteur d’une belle saison. Mathieu Burgaudeau a été moins en vue cette saison, mais il a tout de même déjà terminé 2e d’étape sur le Tour 2023. Les frères Paret-Peintre, Aurélien et Valentin, respectivement chez Decathlon-AG2R La Mondiale et Soudal Quick-Step, ont déjà gagné sur le Tour d’Italie et voudront faire le doublé.
Chez les sprinteurs, Arnaud Démare (Arkéa B & B Hotels), Bryan Coquard (Cofidis), Hugo Page (Intermarché Wanty), et Émilien Jeannière (TotalEnergies) voudront briller. Mais face à la concurrence mondiale, ils semblent un ton en dessous. Un succès tricolore au sprint paraît difficile à croire mais pas impossible.
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Des maillots distinctifs : le pois, c’est jouable ; le blanc ça s’annonce très dur
Et si les Français tentaient aussi de jouer des maillots distinctifs cet été ? Le seul véritablement prenable paraît le maillot à pois. Des baroudeurs ou des bons grimpeurs désireux de délaisser le classement général pourraient s’y intéresser. On pense à Julian Alaphilippe, David Gaudu, Guillaume Martin-Guyonnet… Pour le maillot blanc, avec la présence de Remco Evenepoel, lauréat sortant et encore postulant cet été, cela semble dur d’y croire. Lenny Martinez ou Kévin Vauquelin pourraient être classés, mais difficile, sans contretemps pour le Belge, d’imaginer un des deux coureurs bleus en blanc à Paris.