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Tour de France 2025. Julian Alaphilippe aime bien la première semaine... |

Julian Alaphilippe fait son retour sur le Tour de France. © Sameer Al-Doumy, AFP
Absent l’an dernier car il avait privilégié le Giro, Julian Alaphilippe retrouve le Tour de France, dont le départ est donné samedi 5 juillet 2025 à Lille, à la tête de sa nouvelle équipe, Tudor. Dans son rôle préféré de puncheur. À la recherche des émotions passées.
« Loulou » revient en terrain conquis, là où sa popularité a pris racine, bien avant ses deux titres de champion du monde en 2020 et 2021. Un Français facétieux qui gagne des étapes, porte le maillot jaune et fait le show, c’est une popularité garantie pour l’éternité. « Je suis toujours touché par le soutien du public, je suis reconnaissant, argumente Julian Alaphilippe. Je ne me repose pas sur ça, j’ai encore envie de vivre et faire vivre de belles émotions. »
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À 33 ans, Alaph’ s’apprête à disputer son septième Tour de France dans ce rôle de franc-tireur, chasseur d’étapes. Il n’a plus la fougue des débuts, cette bave de chien fou, mais rassuré sur l’entretien de son punch légendaire, en dépit du temps qui passe. Son histoire avec le Tour, c’est celle d’un attaquant qui a mis la balle au fond six fois.
« J’ai envie d’être très performant car je me suis bien préparé sur le Tour de Suisse et je pense avoir bien récupéré. Je n’ai aucune pression, l’équipe s’est bien comportée depuis le début de saison, pas grâce à moi, car je n’ai rien gagné. Mais j’ai fait le maximum et je reste calme. »
Julian Alaphilippe possède l’expérience de ces courses de trois semaines et a en tête le même schéma que l’an dernier sur le Tour d’Italie, lors de sa dernière saison chez Soudal Quick-Step. Ce sera tout pour l’offensive et la quête d’une étape. Cela avait marché sur le Giro. « Je me sens très bien, dans un environnement nouveau, je n’avais pas perdu le plaisir, mais le projet de Tudor m’a motivé. L’équipe est invitée mais mérite d’être sur le Tour. Il y a de la qualité dans l’équipe et une grosse motivation. On n’est pas ici pour faire des échappées publicitaires. On va courir sans complexe d’infériorité. »
« Le maillot jaune est toujours un rêve »
Si Michael Storer sera le leader sans pression, Marc Hirschi et Julian Alaphilippe ont ciblé toutes les étapes correspondant à leur profil de puncheur. « J’aime bien la première semaine, sourit le triple vainqueur de la Flèche wallonne. Il y a beaucoup d’opportunités mais il faudra d’abord bien gérer la nervosité, les bordures, la concurrence. J’ai hâte. »
Un brin espiègle, Alaphilippe maîtrise son registre mais n’ignore pas les forces en présence. Il sait que les coureurs – surtout un – visant le classement général peuvent aussi se mêler aux joutes de la première semaine. Tadej Pogacar sera plus que jamais le maître des horloges à Boulogne-sur-Mer, Rouen, Vire et encore Mûr-de-Bretagne. Ces arrivées promises aux puncheurs pourraient aussi désigner un maillot jaune et faire basculer son locataire dans une autre dimension.
« Le maillot jaune est toujours un rêve, confie Julian Alaphilippe qui l’a déjà porté à dix-huit reprises. Mais on va prendre les étapes, jour après jour. Il faudra faire le bilan samedi soir, après une étape piégeuse, puis dimanche soir. Après les dernières années difficiles, cela aurait une saveur différente de gagner cette année. Ce serait magnifique, c’est mon objectif. »
Cinquième du Tour de France 2019, quand il remportait un contre-la-montre à Pau et voltigeait paré du maillot jaune dans le Tourmalet, juste derrière Thibaut Pinot, cet Alaphilippe-là n’existe plus, mais son influence dans le peloton demeure intacte. N’a-t-il pas poussé Tadej Pogacar à se dévoiler bien trop tôt et en dépit de tout bon sens lors de l’Amstel Gold Race ?
« On dit Pogacar infaillible, mais personne ne l’est, même s’il est compliqué de rivaliser avec lui, convient-il. Pour le général, ce n’est pas notre sujet, moi je suis concentré sur ce que j’ai à faire. On fait notre course, on donne ce qu’on a à donner. Il n’y a pas parmi les engagés un coureur français capable de succéder à Bernard Hinault cette année. L’écart est trop important. »
Alors Alaphilippe se satisfait de représenter ce cyclisme français pouvant tout miser sur une journée. Cela tombe bien, en première semaine, il y a plusieurs étapes taillées comme des classiques. C’est le fonds de commerce du « Loulou. »