Tour de France. Antoine Blondin, Albert Londres, Fottorino… Qui sont les grands auteurs du cyclisme ?

Le cyclisme est probablement le sport dont la littérature est la plus riche. Et, dans cette bibliographie, le Tour de France tient une place importante. Il faut rappeler que la Grande Boucle, créée par le journal L’Auto en 1903, a, dès ses origines, un lien très fort avec l’écrit, de par les journalistes relatant l’épreuve. Parmi eux, certains ont la plume littéraire.

C’est le cas d’Albert Londres. Après s’être intéressé au bagne de Cayenne (Guyane), il couvre le Tour de France en 1924 pour Le Petit Parisien. Le reporter raconte jour après jour les péripéties et le calvaire des « forçats de la route ». Il recueille notamment les confidences des frères Pélissier lors de leur abandon au cours de la troisième étape, pour protester contre les conditions épouvantables subies par les coureurs. Le journaliste écrit alors l’une des pages les plus célèbres de l’histoire du Tour. Son reportage donnera lieu à un recueil intitulé Les forçats de la route : Tour de France, tour de souffrance.

Antoine Blondin, le maître

Trente ans plus tard, le quotidien L’Équipe propose à des écrivains de tenir une chronique pendant le Tour de France. Parmi eux, Antoine Blondin. L’auteur d’Un Singe en hiver fait ses premiers pas sur la Grande Boucle, le début d’une passion de près de trente ans. « Antoine Blondin a réussi là où tant d’autres ont échoué. Ses trois composantes : l’amitié, la littérature et le sport… », écrivait son ami journaliste Pierre Chany, dans la préface du Tour de France en quatre et vingt jours, recueil de textes publiés par Antoine Blondin.

De 1954 à 1982, Antoine Blondin va couvrir vingt-sept Tours et rédiger 524 chroniques. Non spécialiste, il arrive pourtant à retranscrire avec brio les tensions de la course, tout en parsemant ses textes de sa gouaille, mêlée de calembours ainsi que d’autres références culturelles et historiques, transformant le Tour en épopée.

Et tous les autres…

D’autres hommes de lettres passionnés de cyclisme ont écrit sur le Tour de France. Louis Nucéra, qui rêva enfant de devenir champion cycliste, refait à vélo en 1985 l’intégralité du parcours du Tour 1949 remporté par le héros de son enfance, l’Italien Fausto Coppi. Cette aventure donnera Mes rayons de soleil, un récit qui, au fil des étapes, donne à comprendre la passion de l’auteur pour le vélo, les joies et les difficultés qu’il éprouve à rouler.

La couverture de \

Idem pour Paul Fournel qui, dans Besoin de vélo, livre un touchant autoportrait vélocipédique. On lui doit aussi un magnifique Anquetil tout seul, qui retrace sous forme de roman la vie de son idole, Jacques Anquetil, premier coureur à décrocher cinq victoires sur le Tour.

Christian Laborde, auteur d’un Dictionnaire amoureux du Tour de France, trouve, lui, dans les vies de Charly Gaul (L’Ange qui aimait la pluie) et de Bernard Hinault (L’Épopée du blaireau) matière à roman.

L’œuvre du journaliste et romancier Éric Fottorino est, elle aussi, irriguée par le vélo. Ancien coureur amateur, le patron de L’Hebdo est notamment l’auteur de Petit éloge du Tour de France et Mes Maillots jaunes. Ses ouvrages relatent des scènes héroïques, des triomphes et des drames de l’histoire du Tour, le tout mêlé à ses souvenirs. Une manière de traverser cette France insouciante de juillet qui rêve des exploits des coureurs, au son des roues libres et de la caravane publicitaire…