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Tro Bro Leon. « Je me suis amusé comme un fou ! », savoure le vainqueur Bastien Tronchon... |

Bastien Tronchon, vainqueur du Tro Bro Leon 2024. © Guillaume Saligot / Ouest-France
Malgré le déluge, malgré deux crevaisons, le coureur de Décathlon-Ag2R La Mondiale est venu à bout des ribinoù. Il remporte la plus belle victoire de sa carrière dans le Finistère.
Bastien Tronchon (Décathlon- AG2R - La Mondiale) a remporté la 41e édition du Tro Bro Leon ce dimanche 11 mai, à Lannilis. C’est la plus belle victoire du Savoyard qui a été très costaud, puisqu’il a crevé deux fois et s’est aussi trompé de route. Mais rien ne pouvait empêcher le succès d’un coureur qui avait des jambes de feu.
Bastien, racontez-nous cette course incroyable et votre victoire ?
J’avais des super jambes aujourd’hui, j’ai retrouvé le punch que j’avais avant et que j’avais perdu un petit peu. C’était une journée de fou, j’avais pour objectif d’anticiper avec un petit groupe pour aller loin. C’est ce que j’ai fait, mais j’ai eu des aléas, je crève de l’avant une première fois, puis une deuxième. Mais j’ai décidé de rester calme. C’était l’anniversaire de papa, il m’avait dit de m’amuser. Je me suis amusé comme un fou.
Qu’est-ce qu’il se passe dans la tête quand on crève deux fois de suite ?
Ce ne sont pas des moments faciles, j’ai repensé à mon père. Au Strade Bianche, c’était aussi une course avec beaucoup d’aléas alors que j’avais des super jambes. Je me suis dit que ce n’était pas grave, que ça ne servait à rien de s’énerver, de faire ma course à fond. J’étais dans un groupe avec Pierre devant, j’ai réussi à m’extirper, j’avais de super sensations. J’ai aussi profité de la crevaison de Vauquelin pour rentrer sur le groupe de devant. C’était pas la journée parfaite en terme tactique, mais j’avais des jambes de feu.
Vous ne vous dites jamais que c’est mort pour la victoire ?
La seule chose que je me dis, c’est « Fait ta course à fond ». Je crève deux fois, mais ce sont les aléas de la course, je ne me suis jamais dit non plus que j’étais en position de gagner. La seule chose que je me suis dit c’est de jouer ma chance jusqu’au bout.
Vous vous trompez de route aussi ?
Il n’y avait personne pour signaler que c’était le chemin du secteur. Simplement je me suis vite aperçu que je me trompais de route. Il y avait un chemin qui partait à droite, l’autre à gauche. Je suis resté assez calme, j’espérais juste que je ne repartirais pas avec le groupe qui était derrière moi, et que je pouvais bénéficier de l’avance que j’avais juste avant.
C’est la semaine parfaite pour AG2R ? (Victoire au Tour du Finistère et au Grand-Prix du Morbihan)
Dans le bus, dans un premier temps on visait le podium. Mais après une telle semaine, on se disait qu’il fallait viser la victoire L’équipe était vraiment solide.
« J’adore les courses tendues »
Ça représente quoi le Tro Bro Léon ?
C’est une course que j’aime, je l’ai fait une seule fois en professionnel. J’adore ces courses où c’est tendu, où il y a plein de problèmes, où il faut faire avec. Je rigole toujours un peu quand tout le monde s’insulte dans le peloton, je suis un des seuls à rester calme. Je pense rester calme, c’est important. C’est vraiment à la rape, j’aime ça. Il n’y a pas vraiment de stratégie, c’est toujours à fond.
Pourquoi faite vous ce geste du mental sur la ligne d’arrivée ?
Je suis un peu ému. Depuis un moment je savais que je pouvais faire des choses, que je pouvais viser haut, viser fort. Mais je n’arrivais pas vraiment à m’exprimer sur mes courses. Là, aujourd’hui ça paye. Ça fait un moment que je tourne autour et je montre une partie de ce que je peux faire.
Comment on peut s’amuser comme un fou avec ce temps ?
J’étais content qu’il pleuve car ça allait rendre la course plus dure. Je savais que ça allait être un chantier avec les chutes, les motos qui tombent, les voitures en travers de la route, je savais que ça allait être un avantage pour nous et l’équipe de classicmen qu’on avait aujourd’hui. Je me suis amusé sous la pluie.
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Pas eu froid alors que vous prenez une averse sur la ligne de départ ?
C’est compliqué de trouver comment s’habiller et gérer la situation. Mettre l’’imperméable, la chasuble ou pas. Faire une surchauffe. Je suis très frileux, j’ai encore une bonne grosse couche, je préfère avoir chaud que froid, car j’ai souvent perdu des courses parce que j’ai eu trop froid. La course est la même pour tout le monde, certains résistent un peu mieux au froid.