Troyes - Valenciennes. Ce que risque l’Estac après le match arrêté et les jets de fumigènes... |
La rencontre entre Troyes et Valenciennes, vendredi 3 mai, lors de la 36e journée de Ligue 2 n’a pas pu aller à son terme. Des fumigènes ont été envoyés sur la pelouse par les supporters de l’Estac, mécontents de la position de relégable du club à deux journées de la fin. Avec ces agissements, le club risque gros. Incidents, potentielles sanctions et précédents cas… Voici ce que risque Troyes.
Il y a à peine plus d’un an, le 7 mai 2023, Troyes s’inclinait sur la pelouse du Stade Rennais et filait en Ligue 2. Le 3 mai 2024, le club a vu sa rencontre face à Valenciennes, pour le compte de la 36e journée de Ligue 2, interrompue suite à des lancers de fumigènes venant des tribunes du stade de l’Aube obligeant, ainsi, l’arbitre Olivier Thual à définitivement arrêter le match. Avec six points de retard sur Dunkerque, à deux journées de la fin, Troyes a un pied et quatre orteils en National. Il lui faudra donc à tout prix gagner face à Laval puis Annecy.
Ce que l’on sait sur les incidents avec les supporters
La rencontre se déroulait dans un contexte pesant. Troyes, racheté par le City Football Groupe en 2020, société chapeautée par Manchester City, entrait dans une nouvelle dimension en rejoignant des clubs tels que New York City FC aux États-Unis, Girona FC en Espagne, Sichuan Jiuniu FC en Chine ou encore Mumbai City FC en Inde.
Face à Valenciennes, l’Estac était dans l’obligation de prendre des points. Mais des premiers fumigènes sont apparus sur la pelouse à la 88e minute alors que le score était de 1-1. Simon Elisor et Renaud Ripart enlevaient eux-mêmes les objets pyrotechniques avant l’arrivée d’un cortège de policier devant la tribune Champagne.
?? Fin de match catastrophique pour le football...#Ligue2BKT pic.twitter.com/MqJNCNPkmm
— Prime Video Sport France (@PVSportFR) May 3, 2024
Au bout de quelques minutes, les 22 acteurs revenaient sur la pelouse. L’arbitre Olivier Thual était même aperçu avec un sourire aux lèvres. Dans la foulée, de nouveaux fumigènes étaient envoyés sur la pelouse. Cette fois, le portier du VAFC, Jean Louchet, est visé. Frustré par la situation, le Béninois Junior Olaitan s’emparait d’un engin pyrotechnique avant de le lancer en direction de la tribune, immédiatement joint par d’autres joueurs, notamment des remplaçants. Une réaction complètement ubuesque, quasiment imprévisible, qui a contribué à rajouter de l’huile sur le feu. Au moins 25 fumigènes ont été lancés.
Retrait de points, huis clos... Ce que risque Troyes
Au sein du règlement disciplinaire concocté par la Ligue de football professionnelle (LFP), plusieurs sanctions indicatives sont prévues en cas de lancer de fumigènes. L’instance prévoit une amende de 1 000 euros par engin pyrotechnique utilisé auxquels il faudra ajouter 1 000 euros par objet jeté. Si au moins 50 fumigènes ont été utilisés, le club peut être sanctionné d’un huis clos total ou partiel. Au stade de l’Aube, au moins 25 fumigènes ont été craqués.
Si la barre de 50 fumigènes a été atteinte, l’Estac pourrait disputer son dernier match de la saison face à Annecy, peut-être celui du maintien, dans un stade vide.
Après la rencontre, Troyes a publié un communiqué en condamnant « les agissements d’une minorité de supporters à l’issue de la rencontre. […] Ces actions ont abouti à ce que l’arbitre n’ait d’autre choix que de suspendre le match avant sa conclusion. Le contexte de déception des supporters n’excuse ni n’atténue ce comportement, et nous attendons maintenant de connaître les décisions de la part des autorités du football. »
Les précédents cas Mory Diaw et Dimitri Payet
De plus, la LFP devra examiner les images des pétards lancés près de Jean Louchet. Si elle considère que l’un des objets a atteint le gardien nordiste, Troyes risque un retrait de point ce qui condamnerait le club au National sans même jouer les deux derniers matchs. Le 25 octobre dernier, la rencontre entre Montpellier et Clermont avait été arrêtée en raison d’un jet de pétard à proximité du portier auvergnat, Mory Diaw, sorti sur civière.
Le club héraultais avait été sanctionné d’un retrait de 2 points, dont un avec sursis et avait dû rejouer la rencontre alors qu’il menait 4-2 initialement. La tribune d’où avait été lancé le pétard avait également été fermée durant deux rencontres. Le club héraultais réclame même près de 500 000 euros à deux supporters.
Plus tôt, en novembre 2021, la rencontre entre l’Olympique Lyonnais et l’Olympique de Marseille avait été interrompue puis arrêté définitivement après qu’un supporter a lancé une bouteille d’eau dans le visage de Dimitri Payet. L’OL s’était vu retirer un point par la LFP qui avait mis un mois à se décider. En octobre dernier, le bus lyonnais avait été attaqué aux abords du stade Vélodrome, blessant l’ex-entraîneur Fabio Grosso. La LFP n’avait pas retenu la responsabilité du club phocéen puisque l’incident a eu lieu autour du stade et non à l’intérieur où le club est le garant de la sécurité. La rencontre avait juste été rejouée à une date ultérieure.
La LFP devra statuer très vite sur le dossier du match entre Troyes et Valenciennes. Cette décision pourrait avoir des lourdes conséquences sur l’avenir du club troyen qui, pour l’instant, s’écrit en National.