Wimbledon. Trois sur trois : Gaël Monfils, nouveau boss des 1ers tours à cinq sets en Grand Chelem

Trois sur trois : comme au premier tour de l’Open d’Australie en janvier et à Roland-Garros en mai, Gaël Monfils est sorti vainqueur en cinq sets mardi pour son entrée en lice à Wimbledon, une spécialité qu’il a progressivement cultivée.

« Il nous a fait une Gaël », a résumé, sonné, sa victime du jour Ugo Humbert, 18e mondial et Français le mieux classé cette année sur le gazon du All England Club après sa défaite 6-4, 3-6, 6-7 (5/7), 7-5, 6-2.

Plus âgé de l’histoire au second tour de Wimbledon

Une expression dont « La Monf », 48e mondial et Français le plus âgé de l’histoire à se hisser au 2e tour de Wimbledon, était bien en peine d’expliquer le sens. « + Faire une Gaël +, je ne sais pas ce que c’est moi », a souri le vétéran de 38 ans. Mais « je suis content parce que c’est un mythe et finalement un mythe, c’est cool. Je suis le mec le plus compétiteur possible, dans plein de choses, pas que dans le tennis », a-t-il développé. « Et du coup, arriver à gagner, à encore + challenger + (défier, NDLR) les petits jeunes, je sais qu’intérieurement ça me fait kiffer », a savouré le Parisien.

Invaincu au premier tour d’un Grand Chelem depuis sa défaite en cinq sets contre le Finlandais Emil Ruusuvuori, en février 2021 à l’Open d’Australie, Monfils a pourtant connu des débuts de tournois majeurs douloureux plus tôt dans sa carrière, particulièrement à Wimbledon.

Comme en 2016, où son compatriote Jérémy Chardy lui avait coupé l’herbe sous le pied en cinq manches au premier tour, ou en 2019, quand il avait été contraint à l’abandon au cinquième set contre Ugo Humbert.

Les temps ont changé et l’expérience s’est accumulée. En tout début d’année, c’est le N.3 français Giovanni Mpetshi Perricard (36e mondial à 21 ans) qui s’est cassé les dents sur un Monfils en état de grâce au premier tour de l’Open d’Australie.

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« Ça fait mal, mais après il faut tourner la page, je ne vais pas partir en dépression parce que j’ai perdu contre un bon joueur », avait commenté l’as des aces, demi-finaliste à l’ATP 250 de Brisbane quelques jours plus tôt pendant que « La Monf » devenait à Auckland le vainqueur de tournoi le plus âgé depuis près d’un demi-siècle.

Rebelote au printemps à Roland-Garros, où Monfils avait remonté deux sets de retard au premier tour pour finalement éliminer le Bolivien Hugo Dellien (79e) en cinq manches.

Monfils a « gardé la foi »

« La vraie pression, c’est qu’il ne me reste plus beaucoup de Roland-Garros », avait fait valoir l’ex-N.6 mondial, interrogé sur la façon dont il avait réussi à retourner le match. « Je pense que le fait de croire en moi […] même si je suis mené » contribue à faire basculer ce genre de matches du bon côté, même sur une terre battue qu’il ne goûte guère », avait-il ajouté après sa victoire nocturne sur le Central.

Arrivé à Wimbledon avec deux demi-finales sur gazon à son actif en 2025, contre deux défaites au premier tour pour Monfils, Humbert savait combien le champion à l’orgueil blessé pouvait être « dangereux ».

Mardi, « j’avais l’impression à la fin du troisième set de commencer un peu à dominer, qu’il accusait aussi un peu le coup », a-t-il raconté en conférence de presse.

« Ça s’est joué vraiment sur quelques points, mais il m’a impressionné dans sa qualité de service. J’ai trouvé qu’il a servi de mieux en mieux jusqu’à la fin, il était vraiment solide », a analysé le gaucher messin de 27 ans.

Battu au premier tour de l’ATP 250 de Stuttgart et de l’ATP 500 du Queen’s en juin, Monfils a « gardé la foi » malgré tout dans ses aptitudes sur gazon, a-t-il assuré mardi soir. « Ça fait 21 ans que je suis sur le circuit. Et au bout d’un moment, mon petit respect, c’est que j’arrive à gagner ces matches-là depuis un peu de temps », s’est félicité « La Monf ». « Je n’ai pas gagné de Grand Chelem, mais des matchs au premier tour comme ça, j’en ai gagné beaucoup », a-t-il conclu dans la nuit londonienne.