XV de France. Qui sont les cinq nouveaux Bleus qui affronteront la Nouvelle-Zélande ?

Chaque tournée dans l’hémisphère sud est un véritable casse-tête pour le sélectionneur français, Fabien Galthié. Bien qu’il ait pu choisir 5 finalistes, il sera privé de ses principaux éléments lors des trois rencontres contre les All-Blacks. Ces circonstances vont permettre à 5 joueurs de porter le maillot frappé du coq pour le premier test en Nouvelle-Zélande au Forsyth Barr Stadium, samedi 5 juillet. Aux côtés de joueurs expérimentés, comme Gaël Fickou (94 sélections), Rabah Slimani (57) et Romain Taofifenua (54), ce sont Joris Segonds, Giorgi Beria, Tyler Duguid, Alexandre Fischer et Tom Spring qui affronteront l’une des meilleures équipes du monde dans son jardin.

Joris Segonds, fiabilité et précision

Bizuth en XV de France, Joris Segonds est pourtant un nom bien connu des suiveurs du Top 14. D’abord avec le Stade Français, où il devient un cadre et dispute 125 rencontres. Son histoire avec les Stadistes se termine sur un cruel poteau lors de la demi-finale de championnat en 2023-2024 face à l’Union Bordeaux Bègles. Un montant tapé sur l’ultime pénalité tentée dans les derniers instants du match pour arracher les prolongations, une opportunité qui fait penser à celle de Maxime Lucu (réussie), il y a quelques jours face à Toulouse.

Mais Joris Segonds l’a prouvé depuis de nombreuses saisons en Top 14, c’est l’un des meilleurs buteurs en France et même à longue distance. Le meilleur en 2022-2023 devant l’Ecossais Finn Russell et Antoine Hastoy. Durant l’été 2024, il pose ses valises à Bayonne où il doit faire face à la concurrence d’un vieux briscard du Top 14, Camille Lopez (36 ans). Malgré cette lutte pour le poste d’ouvreur, le joueur formé au Stade Aurillacois n’a manqué aucune rencontre cette saison. Une fiabilité récompensée par sa présence dans le quinze de départ de Fabien Galthié. Un second été consécutif après l’Uruguay en 2024, bien qu’il ait disputé une rencontre, cette dernière n’avait pas été comptabilisée puisque la rencontre était disputée par l’équipe de France développement. Mais c’est fois, c’est la bonne !

Giorgi Beria, double champion du monde

Né à Tbilissi (Géorgie) en 1999, Giorgi Beria débarque en France à deux ans avec sa famille. Comme tout bon Géorgien, il s’essaye au judo avant de découvrir le rugby. Le Stade Aurillacois l’accueille pour faire ses premiers plaquages avant de rejoindre à 17 ans, l’ASM Clermont. Chez les Jaunards, le pilier (1m76) connaît une très belle consécration lors de l’année 2019. Vainqueur du tournoi des VI Nations U20, champion de France Espoirs et surtout champion du monde U20 pour la deuxième fois consécutive avec les Bleuets après 2018.

À l’été 2024, il pose ses valises à Perpignan avant de participer à la tournée d’été avec l’équipe de France en Uruguay. Il dispute même une rencontre face à Los Teros, match non comptabilisé comme pour Joris Segonds. Avant de rejoindre les Bleus pour cette nouvelle tournée estivale, le Perpignanais s’est maintenu en Top 14 grâce au succès contre Grenoble. Idéal pour partir en Nouvelle-Zélande, l’esprit libre avec l’envie de bien faire pour honorer sa première sélection.

Tyler Duguid, le lutteur Canadien

Les nouvelles arrivées dans le XV de France offrent parfois de belles histoires. Celle de Tyler Duguid en fait partie. Né à Edmonton au Canada, le colosse de 2m01 et 124 kg découvre le rugby dans le pays du hockey sur glace. Ses performances lui ouvrent rapidement les portes des sélections des moins de 18 et 20 ans avec le Canada. Ses qualités physiques lui permettent également de s’épanouir dans d’autres disciplines comme le football américain. Et également en lutte gréco-romaine, où il fut même récompensé par un titre national dans ce sport où les contacts peuvent se rapprocher du rugby.

Son arrivée dans l’hexagone en 2019 à Narbonne, rapproche Tyler Duguid de son rêve : le XV de France. Transféré en 2021 à Montpellier, il devient rapidement titulaire au sein du MHR profitant des absences répétées de Paul Willemse, victime de nombreuses commotions ces dernières saisons. Bloqué pour des raisons administratives ces derniers mois dans l’attente de son passeport français, Tyler Duguid est désormais naturalisé lui ouvrant ainsi les portes de la sélection nationale. Un rêve éveillé pour le deuxième ligne de 27 ans.

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Alexandre Fischer, rendez-vous manqués en Bleus

Du haut de ses 27 ans, Alexandre Fischer a déjà été appelé deux fois par Fabien Galthié. Cependant, le troisième ligne n’a jamais pu participer à la moindre rencontre avec le maillot bleu. Deux rendez-vous manqués. Le premier en 2020, où il figure parmi le groupe des 42 joueurs retenus pour le tournoi des VI Nations. Malheureusement, le COVID arrivera quelques semaines plus tard annulant ainsi la compétition. Puis une seconde fois, l’année suivante, où un problème de passeport l’avait empêché d’être du voyage pour l’Australie, se voyant bloquer à Dubaï alors qu’il s’apprêtait à rejoindre Sydney avec le groupe français.

Si des circonstances particulières l’ont bloqué en équipe nationale, il a aussi connu de nombreuses difficultés au fil de sa carrière. Le futur joueur de l’aviron bayonnais n’a pas été épargné par les blessures - cuisses, commotions, genou, larynx entre 2019 et 2024 - malgré ces pépins, il a plus de 90 rencontres à son compteur sous les couleurs de l’ASM. Mais cette fois, pas d’épidémie mondiale, de problème administratif, ni de soucis de santé, il sera bien de la partie samedi 5 juillet 2025 pour (enfin) fêter sa première cape.

Tom Spring, le rugby dans le sang

Le joueur de 22 ans n’était sans doute pas programmé pour atteindre le groupe France, lui qui n’a jamais connu de sélections en équipes jeunes. Mais le Basque est récompensé de son travail et d’une détermination qui ne l’ont jamais quitté. Né à une cinquante de kilomètres de Bayonne, il commence le rugby à Nafarroa avant de rejoindre les ciels et blancs en école de rugby, un club qu’il n’a jamais quitté. Au contraire, de son frère Max Spting, joueur du Racing ou encore de son jumeau Sam toujours licencié dans le premier club familial, Nafarroa (Fédérale 1). Un héritage familial pour les fils demi-d ’ouverture néo-zélandais, Sean Spring tombé amoureux du pays basque à la fin des années 90.

Sa trajectoire atypique, loin des parcours habituels, est récompensée par une titularisation à l’aile ce samedi 5 juillet face aux All Blacks. Fabien Galthié, qui apprécie les joueurs polyvalents, pourrait le décaler à l’arrière durant la rencontre. En plus de cette capacité, Tom Spring s’illustre par son style de jeu, bon défenseur sur la profondeur et fiable sur les ballons hauts. Il est aussi capable de scorer à l’image de son essai face à Clermont lors du barrage en Top 14. Avant de marquer samedi, c’est davantage sa maturité qui sera attendue sur la pelouse à Dunedin dans une rencontre particulière pour le joueur d’origine néo-zélandaise.